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Xavier Rambaud (Rhodia) : ” Nos équipes projets se montent comme de vraies tours de Babel “

La DSI groupe de Rhodia créée par Xavier Rambaud pilote le déploiement d’applications mondiales, SAP, e-business, et business intelligence.

Né de la fusion de deux divisions de Rhone-Poulenc, Rhodia, désormais orienté vers une chimie de spécialités, développe une offre sur mesure. Il s’appuie sur une DSI groupe qui facilite la communication entre les centres de profit.Vous avez rejoint Rhodia il y a deux ans. Quel constat avez-vous dressé alors ?Le groupe était très décentralisé en termes de systèmes d’information. Exerçant auparavant ses activités dans la chimie de commodités, il a évolué vers celle de spécialités. Nos produits sont, par exemple, utilisés dans la pharmacie avec des contraintes de traçabilité. L’entreprise doit les intégrer progressivement. Dès 2005, de nouvelles législations européennes entreront en vigueur sur le transport de produits. Nous cherchons aussi à avoir une vision en temps réel de nos activités à l’échelle mondiale. Mon poste, rattaché au directeur des opérations, a été créé pour rapprocher les systèmes, compte tenu de la mondialisation de nos clients et des marchés, mais aussi pour optimiser l’infrastructure et les opérations informatiques.Quels points faibles avez-vous décelés dans l’informatique ?Le déficit résidait plutôt dans la communication internationale et la gestion de la relation clients héritées de Rhône-Poulenc. En effet, la fonction informatique ne peut être un bon fournisseur de services que si les directions clientes jouent, sur le plan fonctionnel, leur rôle de donneurs d’ordres. Je travaille d’ailleurs avec la direction du groupe à la mise en place de maîtrises d’ouvrage vraiment présentes.Comment se déroule le déploiement de SAP ?Notre axe de développement majeur est l’amélioration de la gestion de la chaîne logistique globale. Cette année, le déploiement de SAP a démarré en France et en Italie ; le Canada va suivre. Nous globalisons pour optimiser nos processus et accompagner la mondialisation de nos marchés.Et en matière d’intranet-extranet ?Sur l’intranet, nous disposons d’applications plus interactives. Après la mise en ligne de publications et de manuels de procédures, la vente en ligne et l’interconnexion à des places de marché, nous préparons une imbrication plus forte avec les systèmes d’information de nos partenaires. Par exemple, Sales & Services on Line est une plate-forme de commerce en ligne qui, à terme, permettra aux entreprises du groupe de connaître en temps réel toutes les données relatives à une transaction commerciale. Les clients autorisés y accéderont pour bénéficier de services à valeur ajoutée via une interface de type extranet.Comment se compose la direction informatique du groupe ?La maîtrise des coûts, le développement de la sécurité des systèmes d’information et la valorisation du travail en mode projet font partie des grandes orientations stratégiques. Cela se reflète dans la composition de l’équipe, qui comprend huit chargés de mission. Ainsi, au poste de contrôleur de gestion informatique, créé en juillet 2001 auprès du DSI, s’ajoutent sept spécialistes ?” sécurité, méthodologie pour le développement de projet, benchmarking (audit interne de projet), architectures (applicatives et techniques), méthodes de fusions-acquisitions/cessions, ressources humaines et communication.Quelles sont vos priorités sur le plan local ?Pour rendre la fonction support plus performante, nous devons désormais avoir une coordination plus globale en Europe et en Asie. Celle-ci avait été engagée avant mon arrivée en Amérique du Nord et en Amérique latine. Je projette de nommer rapidement un responsable des systèmes d’information pour ces zones.Comment travaillent les équipes informatiques ?Pour gérer le quotidien, nous recourons aux informaticiens locaux. Il existe peu d’expatriés en informatique. La même règle s’applique au niveau du management dans la mesure où la messagerie, les techniques d’audio et les conférences web sont très utilisées. Par exemple, le patron de la sécurité informatique groupe et le responsable du benchmarking habitent le Brésil, et le responsable du projet d’optimisation pour les services partagés en Europe, l’Angleterre. Par contre, sur les projets, nous constituons de véritables tours de Babel, représentant différentes cultures. Ainsi, le déploiement de SAP en Australie s’effectue avec des équipes chinoises de Singapour. Organisés par pays, les informaticiens européens sont les plus nombreux. Mais il nous faut avoir une vision en temps réel de leur activité pour optimiser le service rendu à nos utilisateurs.Recrutez-vous des informaticiens ?Oui, un peu au fil de l’eau, surtout pour les projets applicatifs ?” des profils bilingues, ayant des compétences en technologie web et, surtout, une bonne expérience du travail en mode projet. En outre, la partie télécoms étant sous-traitée, de même quune part importante des opérations informatiques, nous recherchons de bons gestionnaires de contrats pour mieux gérer nos relations avec nos fournisseurs. Les deux tiers de nos coûts proviennent des achats.

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Christine Peressini