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WhatsApp rappelle que des alliés des États-Unis ont été ciblés par Pegasus

La messagerie avait porté plainte en 2019 contre l’éditeur du logiciel espion. Son patron n’est pas étonné par l’ampleur de l’affaire d’espionnage révélée la semaine dernière. Il appelle toute l’industrie à se mobilier contre ces malwares.

Il  y a deux ans, WhatsApp s’était aperçu qu’une faille dans sa messagerie avait été exploitée par la société israélienne NSO pour infecter des smartphones avec son logiciel malveillant Pegasus.
Le géant américain avait alors porté plainte. Son patron Will Cathcart est revenu sur cet épisode dans les colonnes du Monde et du Guardian après les révélations sur le Projet Pegasus survenues toute la semaine dernière.

A l’époque, la messagerie avait trouvé que 1 400 victimes avait été ciblées par cette attaque en l’espace de seulement deux semaines. Parmi elles, des profils qui n’avaient rien à voir avec des criminels ou des terroristes contre lesquels l’outil est censé être utilisé.

« Il y avait aussi des responsables gouvernementaux, y compris à des postes de haute responsabilité, et des alliés des Etats-Unis, en plus de journalistes, de militants des droits humains, et d’autres personnes qui n’avaient aucune raison d’être surveillées d’aucune manière », a rappelé Will Cathcart.

Le procès est encore en cours

Will Cathcart se montre dubitatif sur le fait que Pegasus n’aurait pas été utilisé contre des smartphones américains.

« C’est un peu comme de dire que vous construisez des missiles, mais que vous promettez qu’ils n’exploseront que dans certaines parties du monde. Les missiles ne marchent pas comme ça. Les failles de sécurité exploitées par NSO existent sur les téléphones américains comme elles existent partout ailleurs dans le monde. »

La procédure de WhatsApp contre NSO est encore en cours. L’entreprise israélienne a tenté d’échapper aux poursuites au prétexte que ses clients étaient des gouvernements. Le tribunal leur a donné tort. Mais NSO a fait appel.

A découvrir aussi en vidéo :

 

WhatsApp appelle Apple à soutenir la procédure

A ce sujet, la messagerie se félicite que Microsoft, Google et l’Internet Association aient déposé des motions écrites à l’occasion du procès pour soutenir la démarche contre NSO. Mais Apple est resté pour le moment aux abonnés absents. Will Cathcart espère encore que la marque finira par réagir.

« Si vous voulez vraiment protéger la vie privée des utilisateurs de votre service, vous devez bien sûr faire tout ce qui est en votre pouvoir pour le sécuriser techniquement, mais vous devez aussi faire du bruit », plaide-t-il.

Comme Edward Snowden, il plaide pour une interdiction du commerce de ces logiciels espions.

« Toute l’industrie doit s’allier pour mettre fin aux logiciels espions et changer la manière dont les gouvernements réfléchissent à ces sujets », conclut-il.

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Amélie CHARNAY