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Weebis applique le travail en orbite

En 2000, après trois ans d’existence, les collaborateurs du cabinet de conseil se sont accordé une petite faiblesse : un point de ralliement. Jusque-là, la société, spécialiste des outils nomades, n’avait pas de bureau!

Cyril Taix, jeune patron de Weebis, un cabinet de conseil spécialisé dans l’intégration des NTIC, ne voit aucun inconvénient à ce qu’un de ses salariés prenne son après-midi pour aller faire du VTT. D’ailleurs, il n’est pas forcément au courant ! Les cinq salariés de Weebis travaillent en effet à domicile ou chez le client, et n’ont de compte à rendre à leur manager que sur leurs résultats. Ou presque : “Mes collaborateurs me tiennent régulièrement informé des différentes étapes de leur mission par intranet, raconte Cyril Taix, et j’ai mis en place des entretiens individuels en face à face avec chacun d’eux, au moins une fois par mois.” Sans oublier les réunions de formation ou de brainstorming au bureau, planifiées en fonction des besoins. Car Weebis n’est pas une entreprise 100 % virtuelle.

Rendez-vous au QG

“Les trois premières années, nous avons fonctionné sans bureau, se souvient Cyril Taix, mais depuis un an, nous avons ressenti le besoin d’avoir un quartier général où nous réunir, pour souder l’équipe et partager nos bonnes et mauvaises expériences.” Et d’ajouter : “Les relations électroniques ne peuvent totalement remplacer les relations “mammifères”.” Cyril Taix avait pourtant tout prévu pour atténuer les effets d’une dématérialisation du relationnel : un document résumant les valeurs et credos de l’entreprise consultable sur l’intranet, une boîte à outils où sont stockés les méthodes de travail et l’historique des missions ; et même un espace informel de discussion électronique, baptisée Weestiti, censé remplacer les babillages autour de la machine à café. “Je le dis aux entreprises où j’installe des technologies nomades : ces outils prolongent les liens entre individus, mais ne les remplacent pas.”

Rentabiliser la technique

Des technologies qu’il faut en outre savoir exploiter à leur maximum pour que le télétravail porte ses fruits : “Trop d’entreprises mettent en place des outils de travail collaboratif, voire de simples messageries, qui sont sous-utilisés par les salariés, faute d’une formation suffisante.” Chez Weebis, des réunions de “mise à nu” sont organisées autour des outils technologiques, pour “partager sans tabous ses connaissances et ses lacunes sur ces derniers.”Mais la technique n’est pas tout : “Le télétravail ne peut réussir qu’au prix d’une organisation de l’entreprise complètement revue, très rigoureuse, et impliquant tous les niveaux du management, ainsi, bien-sûr, que les salariés.” Une révolution copernicienne qui n’est pas à la portée de tous : “Quand je décortique l’organisation de Weebis devant des candidats à l’embauche, certains sont effrayés par le degré d’autonomie, de rigueur, et de responsabilisation qu’elle implique”, rappelle Cyril Taix. Les plus jeunes sont les moins réticents : “Mes deux associés au lancement de l’entreprise, en 1997, qui avaient 15 ans de plus que moi, ont fini par jeter l’éponge.”

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Sophie Janvier-Godat