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Web populi

La tragédie américaine a d’abord démontré à quel point l’usage du net s’est banalisé. Peu importe que le réseau mondial ait sans doute servi aux instigateurs…

La tragédie américaine a d’abord démontré à quel point l’usage du net s’est banalisé. Peu importe que le réseau mondial ait sans doute servi aux instigateurs des attentats. Il n’a été qu’un outil parmi d’autres. Ce qui est significatif, c’est la façon dont ceux qui voulaient obtenir des informations ou adresser des messages se sont appropriés le web. Les sites d’information ont surtout fait office de roue de secours pour ceux qui n’avaient pas sous la main un téléviseur ou une radio. Roue de secours parce que les travers du bas débit, malheureusement la norme dominante du réseau, ont démontré par contraste, la supériorité de la diffusion hertzienne des médias audiovisuels traditionnels. Les services de messageries ont de leur côté bien rempli leurs offices alors que la bande passante dévolue aux conversations téléphoniques atteignait des seuils de saturation.En second lieu, les caractéristiques tentaculaires du maillage du net ont prouvé qu’il s’agissait d’un média bien compliqué à réduire ou à soumettre. Les organisations terroristes, pour l’instant, voient sans doute dans le web une caisse de résonnance pour amplifier encore un peu plus leurs ” messages ” macabres. L’absence de censure leur est bien utile parfois.La machine web n’a pas été cassée par les événements américains, de la même façon qu’elle n’a jamais pu être contrôlée. On peut penser aujourd’hui que l’absence de possibilité de contrôle limite aussi toute voie de fait qui viserait à transformer internet en écran noir. Autant il est possible dans un pays totalitaire de confisquer les médias en postant des chars à l’entrée des locaux, autant l’entreprise qui consisterait à contrôler les dizaines de millions de serveurs répandus de par le monde relève de l’impossible. Un scénario attentatoire, écrit par des malfaiteurs à l’encontre du web et qui réussirait, validerait aussi la possibilité de mise au régime disciplinaire du réseau par les intégristes de la régulation. À l’heure actuelle et vu d’en haut, le net appartient aux entreprises de télécoms, du câble, aux fournisseurs d’accès et aux opérateurs de satellite. Un ensemble qui agit comme une sorte de holding techno-économique. Sans pouvoir réel sur les millions d’internautes. Qui font que la machine communautaire de l’internet est intacte.

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Philippe Bonnet