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Vers un kiosque SMS interopérateur

Les trois opérateurs mobiles du marché français ont bien conscience que leurs bouquets de services propriétaires n’ont pas le succès escompté. Un vrai kiosque SMS interopérateur est donc à l’ordre du jour. Il pourrait voir le jour début 2002.

Le déclic a été la série télévisée Loft Story en juin dernier. Pour la première fois en France, les opérateurs mobiles avaient alors su mettre en place un numéro d’appel unique, court de surcroît (à 5 chiffres), pour les votes d’élimination par SMS, et non pas des numéros d’appel spécifiques à chacun d’entre eux. Résultat : les volumes de trafic ont été au-delà de toute espérance : à titre d’exemple, SFR a ainsi acheminé, à lui seul, le jour des votes, jusqu’à un million de messages courts. Orange et Bouygues Telecom ont, bien sûr, enregistré des pics identiques. On peut imaginer l’aubaine que cela a représenté pour eux, quand on sait que ces votes se sont répétés pendant sept semaines, à raison d’un vote par semaine.Tout le monde est donc d’avis à installer cette facilité de manière permanente. Tout service à succès doit en effet pouvoir être accessible par un numéro qui lui est propre, commun à tous les opérateurs, et non plus par des numéros spécifiques à chaque opérateur. Tout service à succès doit également pouvoir se rémunérer en fonction de la valeur ajoutée qu’il est supposé apporter.“Ce kiosque SMS interopérateur s’impose de manière urgente, souligne François Guilbeau, de GM Consultants à Paris, et coauteur, avec Didier Geiben, d’un Livre blanc sur la télématique mobile, que l’Acsel (Ass. pour le commerce et les services en ligne, ex-Aftel) s’apprête à publier. Il s’impose d’urgence, car d’autres technologies comme le GPRS et l’UMTS pourrait bientôt en diminuer la pertinence.”Mais comment le mettre en place ? Tous les opérateurs mobiles en discutent depuis l’été. A priori, il semblerait qu’il ne soit pas nécessaire d’en confier l’exploitation à un opérateur en particulier, comme cela a été le cas jusqu’ici pour les kiosques Minitel et Audiotel.Il suffirait que les trois opérateurs mobiles se mettent d’accord sur des plages de numéros communs, qu’ils géreraient ensemble via une centrale de réservation. L’ART n’aurait pas même besoin de faire ses arbitrages, comme pour les numéros spéciaux, à coûts et à revenus partagés du réseau filaire. Chacun de ces opérateurs mobiles dispose en effet d’une réserve de numéros courts à cinq chiffres, qui sont considérés comme des numéros privés, indépendants du plan de numérotation national.Dans le schéma actuellement discuté, le premier chiffre de ces numéros courts communs servirait à identifier le palier tarifaire ; et les quatre derniers, à identifier l’éditeur du service, à l’instar des codes d’accès du Minitel (36 15 SNCF par exemple).Restent à déterminer les paliers de tarification (de 10 centieuros à 1 E), le partage des revenus, ainsi que la régulation du système. L’ART a déjà fait savoir qu’elle tenait à ne pas être impliquée dans cette régulation.Celle-ci serait donc confiée au Conseil supérieur de la télématique, puisqu’il est déjà en charge de la régulation des kiosques Minitel et Audiotel. L’exercice de cette compétence exigerait toutefois de modifier son décret de création de février 1993 (www.acsel-net.org).

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La rédaction