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Une connexion sans faille pour l’Assemblée nationale

Disposant de deux accès haut débit différents, l’Assemblée nationale se dote d’une solution de répartition de trafic qui garantit une haute disponibilité d’internet pour ses hôtes et leurs collaborateurs.

À l’instar de leurs homologues européens, une majorité de députés français utilisent internet et goûtent avec plaisir à l’intranet. D’autant que les services proposés en ligne répondent de mieux en mieux à leurs attentes : consultation des projets de loi, des rapports parlementaires ou des comptes rendus des débats, dépôt d’amendements, informations pratiques, etc. “L’utilisation d’internet tend à devenir un élément essentiel pour un grand nombre de députés et de leurs collaborateurs “, note Bruno Vieillefosse, chef de la division multimédia de l’Assemblée nationale. Le site assemblee-nationale.fr (trois millions de pages vues et 100 000 visiteurs uniques chaque mois) se consacre au grand public. Il est hébergé sur un serveur externe, par un prestataire spécialisé (Matra Global Netservices).

Disponibilité, sécurité et fiabilité

En revanche, les élus du Palais Bourbon et les fonctionnaires des services législatifs et administratifs disposent d’un site interne et d’un site intranet accessibles par leur propre réseau informatique. “Le réseau local irrigue progressivement la totalité des bureaux, ceux de l’Assemblée mais aussi ceux des services et des six groupes politiques, ce qui représente 577 députés et 900 fonctionnaires pour un total d’environ 1 500 points de connexion “, précise Mihael Krauth, responsable réseaux de l’Assemblée au sein du service des systèmes d’information. Les députés et les groupes politiques accèdent au réseau par plusieurs centaines de réseaux virtuels indépendants (technologie VLan 802.1q), afin de préserver la confidentialité des données locales, tout en gardant des ressources partagées comme l’accès à l’intranet. Chaque parlementaire ne bénéficie pas encore d’une connexion individuelle à internet, mais ce sera le cas avant la fin de l’année. L’accès principal au web transitait initialement par une seule ligne spécialisée Renater, dont la bande passante a été augmentée de 128 kbit/s en 1998 à 2 Mbit/s en 2000. Au fur et à mesure de leur utilisation du web, le niveau d’exigence des députés, de leurs collaborateurs et des services s’est accru. “Difficile de leur expliquer que les problèmes de connexion sont dus à notre liaison internet externe, indique Bruno Vieillefosse. Peu importe la technologie, les députés ne comprendraient plus aujourd’hui de ne pas avoir un mode d’accès à internet rapide, facile et fiable. En même temps, il convient de rester soucieux des deniers publics. ” L’accès à internet ne peut être interrompu, pour quelque raison que se soit, les parlementaires et leurs collaborateurs ayant besoin d’un contact permanent avec les multiples sources d’information, internes ou externes. “Nous devons avoir vis-à-vis d’eux une démarche de “client interne”. Une prestation de qualité professionnelle est totalement et continuellement nécessaire, d’autant que beaucoup de députés disposent de points de comparaison dans le cadre de leurs mandats locaux “, poursuit Bruno Vieillefosse. Et certains d’entre eux ont de réelles compétences informatiques, acquises avant d’entrer au Palais Bourbon. 15 % disposent déjà de leur propre site.

Priorité au partage “intelligent” des accès

L’Assemblée nationale s’est donc dotée, fin 2000, d’un accès haut débit supplémentaire, une technologie ADSL de 2 Mbit/s, avec ce souci permanent de continuité de fonctionnement. Il s’agit, d’une part, de faire face aux pointes de trafic et, d’autre part, de remédier à une panne éventuelle sur l’accès principal. Restait à trouver un système répartissant au mieux cette “offre” de connexion en fonction de la “demande” : les jours de pointe s’étendent du mardi au jeudi avec un pic le mercredi après-midi, jour privilégié des débats. Le protocole BGP 4, spécifique au routage interréseaux, assure un minimum de répartition de charge dans le cas de liaisons multiples. “Mais ce n’était pas suffisant et surtout très lourd et coûteux à mettre en place. Sans compter qu’il est très difficile de trouver ce type de compétences “, précise Mihael Krauth. Après étude de l’offre existante fin 2000, le choix se porte sur la solution LinkProof, éditée par Radware, spécialiste de la qualité de service internet et premier à s’être lancé sur ce marché pointu du partage “intelligent” d’accès à internet. Depuis, d’autres solutions sont apparues, couplées à des offres de gestion de sécurité (Check Point…).Plug and Play, LinkProof est facile à mettre en place et s’appuie sur l’infrastructure réseau existante (boîtier à ajouter, plus logiciels complémentaires). La gestion des plages d’adresses IP fournies par les opérateurs ne nécessite aucune reconfiguration. Ensuite, l’outil assure une meilleure gestion de la bande passante : la solution fait appel à des algorithmes qui calculent les temps de latence en fonction des vitesses de liaison, de leur disponibilité ou de leur charge.Le webmaster de l’Assemblée nationale dispose d’un outil de mesure adapté. “Prenons l’exemple d’un député souhaitant aller sur voila.fr : le flux transite par le boîtier, puis est orienté vers le meilleur chemin menant à internet selon la disponibilité de l’instant “, explique Francis Ia, directeur technique de Radware France. LinkProof a été installé en janvier dernier en moins d’une semaine. Depuis, “la répartition de charge entre les deux accès internet est meilleure, plus dynamique, constate Mihael Krauth. Il nous reste à approfondir l’évaluation et la surveillance de la qualité de consommation de la bande passante entre nos deux fournisseurs. ” D’ores et déjà, l’équipe technique prévoit une augmentation régulière du trafic, au fur et à mesure de la connexion des bureaux des députés. Elle étudie l’accroissement des capacités de débit.

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Pierre Lorimy