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UMTS : trouver de nouveaux gisements de revenus pour rentabiliser son réseau

Les opérateurs comptent sur l’internet mobile pour rentabiliser leurs investissements. Mais ils devront d’abord créer de nouveaux besoins et apprendre de nouveaux modèles économiques.

Cette année, les opérateurs mobiles ont connu une chute assez importante de leur revenu moyen par abonné “, reconnaissait Patrick Leleu, directeur général de Bouygues Telecom, lors de la Semaine des télécoms et des réseaux, qui s’est tenue à Paris fin septembre. Une chute estimée par l’Autorité de régulation des télécoms (ART) à 6,5 % par rapport au premier trimestre 1999. Cette tendance à la baisse, générale sur toute l’Europe, s’accentue au fil des années : les nouveaux abonnés, souvent utilisateurs de cartes prépayées, ne sont pas de grands consommateurs, alors que, dans le même temps, le prix de la minute de communication est tiré vers le bas.

La 3e génération de mobiles considérée comme une aubaine

“En France, la facture moyenne s’élève à environ 200 francs par mois pour un particulier et à 500 francs pour un professionnel”, estime Stéphane Bret, directeur du département Communication on Air de Siemens. Pour contrer cette baisse, les opérateurs s’appliquent à trouver des solutions pour que le client consomme et dépense toujours plus.L’arrivée de la troisième génération de mobiles et de ses hauts débits apparaît donc comme une aubaine. Avec l’UMTS, les opérateurs vont continuer à offrir des services voix, mais ils pourront également proposer un accès internet mobile. “Reste que, au prix où nous devons payer les licences (NDLR : 32,5 milliards de francs), ce n’est pas cela qui va rentabiliser les investissements “, lance Patrick Leleu. Pour accroître leurs revenus, les opérateurs mobiles doivent donc “sortir du ghetto du budget télécoms et taper dans d’autres “, ajoute-t-il.

Une solution : générer de nouveaux besoins

Nous ont ainsi la ferme intention de créer de nouveaux services et de générer de nouveaux besoins. Ils tenteront également de se substituer à des services qui existent déjà, comme la télécopie ou la messagerie instantanée. Certains imaginent même des services qui seraient encore plus farfelus. Paul-Henri Ferrand, directeur général de Nokia Networks, donne ainsi l’exemple des cartes postales. Selon lui, si les Finlandais envoyaient 35 % de leurs cartes postales à partir de leur téléphone mobile plutôt que par la poste, leur facture moyenne augmenterait de six euros par an, au détriment des vendeurs de cartes en papier et de timbres. D’autres services, comme le téléchargement de fichiers musicaux ou de jeux, d’informations, de localisation, etc. , devraient aussi contribuer à doper le revenu par abonné.Les opérateurs UMTS capitalisent aussi sur le commerce électronique mobile (m-commerce), où le terminal sert de lecteur de cartes bancaires. Un secteur qui, selon les experts, pourrait représenter un cinquième des revenus des opérateurs mobiles d’ici à la fin 2002. Tous se préparent donc doucement à changer de métier. “L’enjeu maintenant, résume Patrick Leleu, est de faire adopter ces nouveaux services aux 60 % de Français prêts à parler avec un téléphone mobile.”Cependant, au vu du démarrage pénible du WAP, ce n’est pas gagné d’avance.

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Claire Chevrier