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Trois mois de prison ferme pour avoir insulté Rachida Dati par SMS

C’est la peine la plus lourde prononcée par le tribunal correctionnel de Toulouse à l’encontre de l’un des trois jeunes accusés d’avoir insulté l’ex-garde des Sceaux sur son mobile.

1 000 euros avec sursis pour des insultes envoyées par e-mail, trois mois de prison ferme pour des insultes et des menaces proférées par SMS… Voilà ce qu’il en coûte quand la provocation verbale dépasse les bornes de la liberté d’expression pour verser dans la rubrique des faits divers.

Chaque fois, la cible de ces petits plaisantins était l’ex-Garde des Sceaux, Rachida Dati. Le tribunal correctionnel de Toulouse vient donc de condamner trois individus, âgés de 21 à 30 ans, à des peines allant de trois mois de prison avec sursis à trois mois de prison ferme. Ils sont accusés d’avoir envoyé directement sur le portable de la ministre de la Justice de l’époque (dans la nuit du 30 au 31 juillet 2008) des menaces et des insultes personnelles.

C’est l’un des accusés qui avait mis la main sur le numéro de téléphone mobile de Rachida Dati. Samia, 30 ans, désireuse de flatter son petit copain, note la Dépêche du Midi, avait tout simplement pioché dans les « listes secrètes » de l’opérateur SFR pour lequel elle travaillait.

Elle renseignait les trafiquants de drogue

Le procureur, qui avait requis des peines allant jusqu’à six mois de prison ferme, a fustigé des comportements « symboliques de la bêtise et de l’immaturité ». « Quand la politique devient un spectacle, il ne faut pas s’étonner. Mme Dati, on se demandait à une époque si elle était mannequin chez… ou garde des Sceaux (…) Dans ce contexte, avec l’absence de repères, ça dérape », a répondu l’un des avocats des prévenus.

Dans cette affaire, une question demeure : comment se fait-il que chez un opérateur de télécommunications comme SFR des « listes secrètes » contenant apparemment des données sensibles puissent être laissées à la portée du tout-venant ?

Cet épisode judiciaire fait écho à une autre affaire impliquant une opératrice d’Orange arrêtée au mois de mai 2009 à Paris. Cette employée (presque) modèle travaillait dans un service chargé des réquisitions judiciaires, révélait Le Parisien. Elle renseignait des trafiquants de drogue sur les activités de la police.

Pour « rendre service », sans aucune contrepartie financière semble-t-il, cette femme de 35 ans vérifiait si les lignes de téléphone de plusieurs dealers impliqués dans un vaste trafic de cannabis et de cocaïne étaient ou non sur écoute.

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Philippe Crouzillacq