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Transora et CPG market poussées à la fusion ?

Les deux places de marchés se partagent l’industrie des biens de grande consommation. En raison de leur concurrence géographique et technologique, la consolidation est probable.

Transora et CPG market appartiennent au cercle étroit des plate-formes de transactions électroniques généreusement dotées. Chacune est financée par plusieurs dizaines d’industriels, producteurs de biens de grande consommation, les Nestlé, Procter & Gamble, Danone, Unilever, ou Coca-Cola. Objectif identique de part et d’autre : fournir, grâce à un site internet, les outils qui révolutionneront les processus d’un secteur évalué à 1 300 milliards de dollars (1 454 milliards d’euros). “ Les deux pourront-elles survivre sur un marché en mal de consolidation ? “, se demandent deux analystes d’AMR Research, dans un article publié fin août. Revue des forces en présence.Chez Transora, l’ambition est mondiale et les investisseurs majoritairement américains. Mais on retrouve également les filiales américaines de Nestlé ou Danone. Deux entreprises qui ont pourtant été à l’origine de CPG market, orientée, elle, vers le marché européen. “ Nestlé est une société décentralisée, les achats se font au niveau de chaque pays, et pour le moment, la question d’un d’arbitrage entre ces deux places de marché ne se pose pas“, explique un porte-parole du géant suisse. La répartition géographique des rôles semblait claire, et plusieurs entreprises américaines s’y sont pliées : ainsi, en janvier 2001, la branche européenne de Kraft Foods, investisseur dans Transora, a mené des enchères sur CPG market.

Incursion européenne

Cependant, au printemps 2001, changement de décor, avec l’ouverture d’un bureau Transora à Amsterdam qui a mis en évidence le chevauchement des zones d’influence. En août, un cadre de haut vol est nommé à sa tête, Graham Hodge, ex-numéro 1 de la branche conseil de Hewlett-Packard en Europe. Mais CPG market ne manifeste pas d’inquiétude et préfère rappeler qu’en Europe, 80 % des transactions de cette industrie se font entre partenaires européens, et que tout a été développé pour tenir compte des différences de langues et de monnaies.Des appels d’offre, enchères, catalogues, en passant par la gestion de la chaîne d’approvisionnement et de la logistique, les outils sont sensiblement les mêmes. “ Mais la présence de SAP, HP et Accenture au capital de CPG market lui confère un avantage, la priorité donnée aux infrastructures technologiques, précise Kara Romanow, d’AMR Research. À l’opposé, Transora n’a pas de stratégie claire quant à la façon de se connecter avec les PGI, ces lourds systèmes d’information qui sont la colonne vertébrale de tous les géants du secteur. En revanche,Transora est en avance sur les outils de commerce interentreprises. Au sein de CPG market, c’est l’absence du marché américain qui est problématique.“”Rester focalisés sur l’Europe et de ne pas éparpiller nos ressources est clairement notre stratégie, répond Jan Puytzeys, vice-président de CPG market chargé de la stratégie. Et nous nous concentrons sur la relation entre les producteurs, qui sont nos clients, et leurs fournisseurs.” Une allusion à la dévorante ambition de Transora, qui voudrait aussi servir de lien avec la grande distribution. Mais ce secteur s’est déjà doté de deux places de marché, WWRE et GNX.Pourtant, les appels à la consolidation se font de plus en plus nombreux, certains évoquant même un rapprochement des quatre places de marchés. Kara Romanow l’attend : “ Ils se poseront la question quand l’argent viendra à manquer, au courant de l’année 2002.

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Maxime Rabiller