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Tom Darnal (P18) : ‘ Les majors s’arc-boutent sur les ventes de CD alors que l’avenir est dans le téléchargement payant ‘

Les tentatives des maisons de disques pour brider la copie et interdire le peer-to-peer sont illusoires. Pour Tom Darnal, la solution contre la piraterie réside avant tout dans le développement du téléchargement payant.

1994 : la Mano Negra se sépare. Tom Darnal, le clavier du groupe, vogue alors entre l’Amérique latine et Paris. Quelques années plus tard, P18 naît d’une rencontre à La Havane avec Barbaro Teuntor,
trompettiste du groupe cubain Sierra Maestra. En 1999, le groupe sort son premier album, Urban Cuban, une formule explosive d’électro-rumba, un mix entre musique électronique et traditions afro-cubaines.
Aujourd’hui, P18 réunit neuf musiciens sur scène dont six Cubains. Le deuxième disque du groupe, Electropica (sorti en 2002), est une invitation à la danse mêlant salsa, électro et rumba.
Maison de disques : Tabata Tour/VirginDisque protégé : aucunSite Web :
www.p18international.comEtes-vous favorable à la mise en place de dispositifs anticopie sur les CD audio ? Non. Un tel dispositif n’embêtera que les petits copieurs amateurs… et encore à court terme. Il est impossible d’empêcher vraiment la copie d’un CD même si le disque est complètement verrouillé. Il sera toujours possible de faire
une bonne vieille copie analogique qui, avec l’équipement audio dont on dispose actuellement, aura à 99 % la même qualité que l’original.Que pensez-vous de la proposition de Pascal Nègre, le PDG d’Universal Music France : une seule copie autorisée, avec qualité du son dégradée ? Je pense que c’est un leurre, ça ne protégera qu’un peu les nouvelles sorties. Pensez aux milliards de CD audio déjà dans la nature et non protégés.Quel est votre sentiment à l’égard des réseaux peer-to-peer ? On ne peut pas empêcher les gens de partager des fichiers, sinon autant fermer l’Internet. Je pense que la solution pour les majors était là et qu’elles n’ont pas été assez rapides pour mettre leur propre catalogue en ligne, elles
sont restées arc-boutées sur le CD, alors que les CD, on ne sait plus quoi en faire.Pour vous, quels sont les moyens les plus efficaces de lutter contre la piraterie ? C’est impossible de faire machine arrière. Le seul moyen c’est de donner du pouvoir d’achat au gens. Et encore ! Qui veut encore acheter de la musique alors qu’on a une cinquantaine de stations FM qui en diffusent en flux
continu. Sans compter les milliers de radios sur le web. En ce moment même, j’écoute une radio de San Francisco. Je n’enregistre même plus ce qui me plaît vu qu’il y a toujours des trucs bien 24h/24.Comment relancer les ventes de disques ? La crise du disque ne vient peut-être pas QUE de la piraterie. C’est un marché saturé qui subit la concurrence de produits tel que le DVD, les jeux vidéo, les logiciels. L’époque du boom du CD musical est terminée. Mais il y aura
toujours des musiciens talentueux et des gens pour les écouter. Quel que soit le support. Je me souviens bien de l’époque où certains labels apposaient sur leur production le logo ‘ home taping is killing music ‘ (la copie
à la maison tue la musique), avec une cassette en tête de mort à côté, et vingt ans plus tard, la musique n’est toujours pas morte. Peut être que les profits de M. Pascal Nègre ont diminué… et encore je n’en suis pas sûr.

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Propos recueillis par Stéphane Long