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Thomson prêt à mettre les opérateurs au multimédia

L’industriel lorgne le marché du ‘ triple play ‘. il a racheté deux sociétés françaises pour se renforcer dans ce domaine.

En rachetant Inventel fin mars, et Cirpack fin avril, l’industriel renforce sa stratégie visant les acteurs du monde des médias et du divertissement. Les deux sociétés françaises (*) rejoindront l’activité plates-formes
d’accès et passerelles au sein de la division systèmes et équipements de Thomson. ‘ Dans le secteur des médias et du divertissement, nous servons les studios de production et les diffuseurs de programmes, dont les
opérateurs de satellites,
explique Ghislain Lescuyer, vice-président exécutif de Thomson en charge de l’activité plates-formes d’accès et passerelles. Les opérateurs télécoms arrivent aussi sur ce marché. Les
rachats d’Inventel et de Cirpack, déjà en place, sont destinés à répondre à leurs besoins. ‘
Aux studios, Thomson apporte ses compétences dans la postproduction ; aux diffuseurs, il fournit encodeurs, décodeurs et outils de qualité de service et de sécurité (telle la gestion des droits). Avec la
diffusion rapide des technologies d’accès haut débit, comme le DSL, les opérateurs télécoms ont proposé l’accès Internet, puis ils y ont ajouté la voix sur IP. L’arrivée de l’ADSL2+ ouvre en grand les portes du multimédia : programmes de télévision, vidéo à la demande en haute définition. Ce sont les offres triple play. Un marché que lorgne
Thomson.

Plus de moyens pour Inventel et Cirpack.

Inventel vise le côté abonné, avec ses
passerelles résidentielles, combinant voix, données et vidéo, et apporte ses technologies en matière de téléphonie sans fil (DECT) et de réseau Wi-Fi et Bluetooth. Cirpack évolue,
lui, dans l’univers de la voix sur IP et couvre le volet réseau d’opérateur. Sa pièce maîtresse est le
commutateur logiciel
(softswitch), qui gère les appels téléphoniques, les plates-formes résidentielles et les applications.Infonetics classe cette petite société de 60 personnes numéro un européen des commutateurs logiciels et numéro trois mondial. Parmi ses 45 clients, Cirpack compte Free et neuf telecom en France. ‘ En
rejoignant Thomson, Cirpack gagne en crédibilité et va pouvoir s’attaquer aux gros opérateurs comme France Télécom, BT ou Deutsche Telekom. En restant seule, elle aurait vivoté ‘
, reconnaît Fabien Maisl, directeur
marketing de Cirpack.Dans un groupe mondialement connu et pesant, en 2004, plus de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Cirpack et Inventel vont disposer de nouveaux moyens. Thomson assure que leurs qualités d’innovation
seront préservées. Les dirigeants resteront en place.Mais l’acquisition de sociétés n’est pas une science exacte… Néanmoins Thomson y prend goût. Il a récemment acquis la société de marquage numérique MediaSec, et pris, avec Microsoft et Time Warner, une part
importante
dans Contentguard, le groupe de gestion de droits numériques.Reste enfin pour Thomson à se démarquer d’un nouveau concurrent, mais grand partenaire : Alcatel, qui propose, lui aussi, des commutateurs logiciels, comme le 5020. ‘ A la différence d’Alcatel
et de Nortel, nous ne sommes pas dans le c?”ur de réseau ‘
, minimise Ghislain Lescuyer. Un point de vue pas forcément unanime.(*) Les montants des acquisitions n’ont pas été communiqués. Celle de Cirpack est estimée à 52 millions d’euros.

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Jean-Pierre Soulès