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” Texas Instruments n’est pas à l’origine de pénurie sur le marché “

Décision Micro & Réseaux : Les opérateurs se plaignent de ne pas être livrés en terminaux. Portez-vous une part de responsabilité dans ces soucis de livraison…


Décision Micro & Réseaux : Les opérateurs se plaignent de ne pas être livrés en terminaux. Portez-vous une part de responsabilité dans ces soucis de livraison ?

Jean-François Fau : Texas Instruments n’est pas à l’origine de pénurie sur le marché, et nous avons assuré toutes nos livraisons. Nous investissons cette année 1 milliard de dollars dans nos capacités de production pour la téléphonie sans fil. Pour le GPRS, l’industrie accuse un retard de six à neuf mois. Sagem, qui livre ses premiers terminaux GPRS, utilise déjà nos DSP [Digital Signal Processor, Ndlr]. Avant la fin de l’année, nous aurons dépassé 1 ou 2 millions de DSP livrés pour ce secteur. La production en volume interviendra au deuxième trimestre de 2001 et au second semestre de l’année 2002 pour l’UMTS.
Quel est votre niveau de production actuel ?

Notre production s’accélère pour faire face à la demande du marché. On estime que 435 millions de téléphones mobiles seront produits en 2000, et 864 millions en 2003. Si l’on veut répondre à la demande, il faut sans cesse étendre nos lignes de production. Notre production de DSP pour les téléphones mobiles a été multipliée par 5 en sept ans, atteignant les 500 millions de pièces au deuxième trimestre 2000. Aujourd’hui, pour produire 100 millions de pièces, il nous faut quatre mois seulement ! Cela est rendu possible grâce au progrès de la miniaturisation des DSP. À chaque nouvelle génération, nous mettons 2, voire 2,5 fois plus de composants par unité de surface. Notre but est de poursuivre sur ce rythme au moins jusqu’en 2003. L’autre grand défi technologique, c’est l’intégration de nouveaux éléments comme la mémoire SRAM, les composants Flash, la gestion des signaux radio fréquence.
Une des actualités de Texas Instuments est sa nouvelle plate-forme Omap [Open Multimedia Applications Platform, Ndlr], pouvez-vous nous en dire plus ?

Avec les nouveaux besoins de transfert de données sur les mobiles, les portables ne sont plus simplement des modems voix. Pour gérer ces nouveaux besoins, ainsi que les applications multimédias sur les mobiles, les constructeurs équipent les terminaux d’un système d’exploitation : Epoc de Symbian, Windows CE pour Microsoft, et Linux. TI a développé Omap, qui est conçue en grande partie à Villeneuve-Loubet. Il s’agit d’une plate-forme logicielle et matérielle basée sur un DSP et un microcontrôleur 32 bits. Omap est ouverte à tous ces systèmes d’exploitation et facilitera le développement des applications pour les mobiles de troisième génération [fonctionnant à la norme UMTS, Ndlr] et au-delà. La production de masse interviendra en 2002.
Quel est le poids de l’activité semi-conducteurs sans fil au sein de Texas Instruments ?

La division communication sans fil représente environ 20 % de la production de semi-conducteurs de TI. Cette part est en croissance constante. Selon les analystes de l’industrie, TI possède plus des deux tiers de parts sur le marché mondial des processeurs numériques de signal ou DSP en 1999. Nous avons pour clients les constructeurs de terminaux mobiles. Soit nous leur livrons des jeux de circuits standards, c’est le cas, pour Alcatel, Sagem, Panasonic, Mitsubishi, entre autres ; soit des DSP spécifiques à leurs applications, c’est le cas de Nokia et d’Ericsson. Notre part de marché est ensuite fonction du succès que rencontrent nos clients. La division de la communication sans fil génère un chiffre d’affaires de 1,8 milliard de dollars en 1999. Sur notre site de Villeneuve-Loubet, nous renforçons notre centre de R&D avec le recrutement de 200 personnes de niveau ingénieur dans les deux ans à venir.Moins médiatisés que les fabricants de terminaux, les fabricants de DSP profitent pourtant pleinement du boom des mobiles. En amont de l’industrie, ils sont contraints d’avoir un certain sens de l’anticipation technologique. TI en est la preuve avec Omap, qui permettra aux portables de communiquer avec des applications. Si les réseaux UMTS ne sont pas encore sortis de terre, la troisième génération de portables se matérialise déjà dans les chaînes de fabrication.

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Propos recueillis par HASSAN MEDDAH