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Territoires Sans Fil raccorde les oubliés du haut-débit

Ce FAI un peu particulier assiste les collectivités, notamment pour installer et commercialiser des accès sans fil chez les habitants.

Voilà maintenant deux ans que les collectivités territoriales sont
autorisées à déployer et gérer des réseaux télécoms, pour couvrir les zones dépourvues de haut-débit. Mais départements, régions et autres communes ont le plus souvent besoin de
partenaires, que ce soit à titre de conseil, de déploiement technique et surtout de fourniture du service final auprès des habitants : elles n’ont pas le droit d’assurer elles-mêmes la commercialisation du service, sauf en cas d’appel d’offre
infructueux. C’est là qu’intervient Territoires Sans Fil (TSF), une société bien décidée à profiter des nombreux chantiers des collectivités, tout en participant à la réduction de la ‘ fracture numérique ‘.Créée en 2003 en prévision de la loi de 2004 autorisant les collectivités à devenir opérateurs, TSF était prête à les assister sur tous les plans (juridique, technique…). Depuis, communes et conseils généraux ont gagné en
autonomie : ‘ Leurs idées sont beaucoup plus structurées désormais. Nous nous sommes donc concentrés sur les derniers maillons de la chaîne, ce qui nous assimile plutôt à un fournisseur d’accès ‘,
explique Luc Rouach, président de la société.Un FAI un peu particulier puisqu’il ne propose que des technologies d’accès atypiques : du Wi-Fi et du courant porteur en ligne (CPL), ce dernier permettant d’accéder à Internet grâce au réseau électrique. Le WiMAX, technologie
hertzienne balbutiante, reste encore beaucoup trop cher aux yeux du FAI pour qu’il l’exploite.Ses tarifs Wi-Fi ou CPL sont d’ailleurs logiquement plus élevés que de l’ADSL, avec des abonnements mensuels de 29,90 ? pour 1 Mbit/s, 45 ? pour 2 Mbit/s et des frais de mise en service de 99 ?.
‘ Une installation Wi-Fi chez un client coûte au total environ 250 ?. Nous en finançons une partie, ainsi que la collectivité, le reste est à la charge du client final ‘, détaille Luc
Rouach.

Uniquement en Wi-Fi ou en CPL

Pour porter le Wi-Fi jusque chez l’habitant, TSF installe un relais Wi-Fi puissant sur un point haut, au plus près d’un gros réseau (réseaux existants d’opérateurs ou fibre récemment déployée à l’initiative d’une collectivité). Par
exemple sur un clocher d’église, comme c’est le cas à Sivry-Courtry en Seine-et-Marne. D’une portée d’environ 5 km, le relais peut être répété plusieurs fois grâce à d’autres bornes, jusque chez l’abonné. Ce dernier sera, lui, équipé d’une
petite antenne, sur le toit de sa maison. Quant au CPL, il suffit d’équiper un transformateur EDF de la commune avec le matériel adéquat, pour que des centaines de prises de courant soient ‘ arrosées ‘. Un petit adaptateur
sera nécessaire chez l’habitant.TSF travaille à la demande des collectivités et de concert avec leurs partenaires, notamment ceux chargés de réaliser les c?”urs de réseaux. Le FAI, qui n’intervient que si une trentaine de foyers minimum sont à raccorder, ne peut
répondre aux demandes ponctuelles des particuliers. Pour le moment, une dizaine de communes a été couverte en haut-débit par ses soins, par exemple dans
le Vercors ou encore en
Seine-et-Marne.Mais son carnet de commandes devrait vite se remplir dès la rentrée : il compte sur un partenariat récemment signé avec Vinci Networks (prestataire technique de nombreuses collectivités) et les chantiers amorcés partout en France
par les collectivités vont progressivement aboutir. ‘ De très nombreux projets ont été lancés, mais peu d’entre eux se sont concrétisés. Ce sont les délais des administrations… ‘, regrette Luc
Rouach.

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Julie de Meslon