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Téléphone fixe : l’ouragan ‘ très bas coût ‘ arrive

Free a étonné il y a deux ans en proposant le téléphone gratuit en France. Skype et Wengo entre autres ont ensuite fait franchir les frontières nationales au téléphone gratuit. Mais le meilleur reste à venir.

Que la voix sur IP grâce à l’ADSL ait un grand avenir, chacun en est conscient depuis au moins trois ans. Mais il était difficile, jusqu’ici, d’estimer la rapidité avec laquelle la voix sur IP pourrait remplacer le
téléphone classique. Free a certes fait un grand coup en proposant la voix sur IP gratuite pour la France dans le cadre de son offre triple play. Mais à l’époque, et même encore parfois maintenant, la qualité de la communication
n’était pas, ou n’est pas, parfaite.Skype propose aussi depuis deux ans le téléphone gratuit, y compris cette fois à l’international. Mais il faut passer par des liaisons Internet – à qualité de service aléatoire dans certains pays – et surtout connecter
micro et écouteur sur un PC en permanence sous tension pour pouvoir recevoir un appel inattendu. Depuis quelques mois toutefois, ces défauts s’estompent.Skype tout d’abord a proposé de téléphoner non plus à ‘ un ordinateur ‘ mais à un vrai numéro de téléphone (moyennant un très faible paiement). Puis Skype, encore lui, a signé un accord avec un
partenaire pour pouvoir proposer un téléphone sans fil dédié dont la base ne se connecte pas à une prise de téléphone comme d’habitude mais à la prise USB de son ordinateur – qui doit toutefois toujours rester sous tension lorsque
l’on téléphone.Ensuite, le Français Wengo a proposé un service similaire à Skype à la différence près que l’utilisateur, s’il le désire, peut utiliser son téléphone usuel, en le connectant cette fois à un boîtier intermédiaire appelé
Wenbox, lui-même relié à son ordinateur grâce à une prise USB et à une prise téléphonique (pour émettre et recevoir des appels traditionnels). Parallèlement, plusieurs produits sans fil adaptés à l’environnement Skype ont été développés, dont
un tout récent faisant appel à une clé USB (voir notre numéro du 9 décembre 2004).

Quand le PC se glissera dans le téléphone…

On le constate, le même gros obstacle se trouve toutefois toujours sur le chemin de la voix sur Internet : un ou deux ordinateurs doivent être sous tension pour que la liaison soit assurée. Un obstacle qu’il serait pourtant
inconcevable de ne pas voir franchir à court terme : pourquoi en effet ne pas placer un petit ordinateur dédié dans une Wenbox ? Pour cet usage, un microprocesseur 100 MHz ou 200 MHz associé à un ‘ disque
dur ‘ Eprom de 25 Mo (coûts infimes) devrait être suffisant…Sans doute, tout au plus, serait-il nécessaire de connecter cette interface à un ordinateur classique lors du paramétrage… ou de lui intégrer un petit écran noir et blanc. Il est même possible d’imaginer l’étape
suivante : pourquoi ne pas intégrer cette interface intelligente dans un téléphone ? Un téléphone qui prendrait ainsi l’aspect d’un Webphone, concept qui n’a jamais percé du fait de son prix, trop élevé il y a cinq ans
(de l’ordre de 450 ?, prix descendu depuis à moins de 150 ?). Un Webphone qui pourrait accessoirement servir à deux ou trois usages simples supplémentaires (consultation de l’actualité, de la météo, de
l’annuaire…).L’avenir du téléphone, nous rétorquera-t-on, est toutefois lié au radiotéléphone et non pas au filaire. Justement ! Depuis le temps que les fabricants de GSM évoquent la possibilité d’intégrer dans leur terminal une
fonction téléphone sans fil, qui puisse prendre automatiquement le relais des communications lorsqu’une base DECT est à proximité. Au moins, là, ils donneraient à leurs clients une raison d’accepter de payer leur combiné un peu plus
cher : il n’y aurait quasiment aucune difficulté à intégrer la base DECT dans le téléphone Internet évoqué plus haut.Les communications téléphoniques commutées traditionnelles sont-elles donc condamnées à disparaître à terme ? Objectivement, oui. Il ne faut donc pas s’étonner de l’acharnement avec lequel France Télécom défend
l’idée d’augmenter le prix de l’abonnement dit téléphonique, abonnement que nous qualifierons de plus en plus d’abonnement filaire. Car le fil, lui, n’est pas condamné. Au contraire : il supportera, demain,
d’énormes flots de données.L’urgent pour France Télécom est donc de s’apprêter à encaisser ces flots grâce au successeur de l’ADSL, le VDSL2… ce qui implique, pour toucher tous les abonnés avec un débit supérieur à 50 Mbit/s, de
placer des sous-répartiteurs à 500 m maximum de chaque abonné. Un programme à 5 ou 7 Md? rien que pour la France, et qui sera financé… par l’augmentation de l’abonnement. L’énorme dette de France Télécom
ne lui donne pas d’autre choix. CQFD.* Directeur de la rédaction d’ Electronique International HebdoProchaine chronique jeudi 17 février

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Jean-Pierre Della Mussia*