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Telecom Storage, premier ASP du stockage en Europe

HP parie sur Telecom Storage, un jeune tricolore, tout nouveau venu dans le monde stockage. Ce faisant, le constructeur californien élargit et amplifie son offre de services à distance, une tendance lourde du marché.

Sauvegarder à distance n’est plus une chimère. On peut désormais parfaitement, et par le biais d’un simple abonnement, dupliquer et archiver ses données sans débourser des sommes fabuleuses pour acheter des équipements de stockage souvent complexes et encombrants.L’enjeu est de taille pour les entreprises qui doivent gérer des volumes de plus en plus importants d’informations de plus en plus stratégiques, mais tout autant pour les fabricants de matériel qui eux aussi vont dépendre de plus en plus de grossistes plus ou moins liés à des opérateurs.

Avec Telecom Storage, HP renoue avec sa jeunesse

“Le pari que nous avons pris avec Telecom Storage est typique de l’esprit pionnier qui nous anime, celui du fameux ” garage ” de HP. IBM n’aurait certainement pas fait le même choix”, assure Robert Abehassera, directeur du marketing des solutions de stockage pour l’Europe.Alors que l’américain Storage Networks offre une solution de réseau de stockage de données depuis un an, Telecom Storage, jeune entreprise française, comme son nom ne l’indique pas, créé en avril dernier, finalise son deuxième tour de table de financement. Telecom Storage est la seule entreprise européenne en lice sur le marché des fournisseurs de services de stockage. Elle devra affronter cinq géants américains.Storage Networks a, d’ores et déjà, conclu un accord avec EMC, concurrent direct de HP. Le contrat HP-Telecom Storage, pour le moment limité à l’Europe, a été rondement conclu, puisqu’il a été signé un mois environ après le premier contact entre les deux sociétés.Telecom Storage ne compte, pour l’heure, que dix salariés. À la fin de l’année, le nombre de ses collaborateurs aura été doublé. La start-up peut néanmoins s’appuyer sur de solides compétences. Patrick Bayle, ancien directeur général de Data General France, a rejoint ses troupes en tant que coprésident, aux côtés de Charles Kopff, tout comme l’ancienne directrice des ressources humaines d’EMC France.Le premier tour de table a rassemblé les financiers d’Intégra et de Self-Trade, des références du secteur. Cependant, le pari de HP ne repose pas que sur l’équipe et la technologie de Telecom Storage. Le constructeur compte aussi, et surtout, valider les promesses d’un marché qui, s’il ne dépassera guère les 50 millions de dollars dans le monde cette année, devrait exploser pour atteindre 11 milliards de dollars en 2003 (dont 2 milliards pour l’Europe). C’est en tout cas ce qu’affirment avec optimisme les analystes du GartnerGroup.

Tout est prêt, les clients sont maintenant attendus

Telecom Storage a donc limité, pour l’instant, ses ambitions au marché européen, à commencer par la France. La société a déjà inauguré et rendu opérationnel, en septembre, son premier point d’accès situé à Vitry- sur-Seine, dans la banlieue parisienne. Deux autres centres devraient être ouverts à la fin de l’année. Les points d’accès seront d’abord situés dans des centres de données Internet des salles de colocation pour les fournisseurs d’accès Internet.Après le marché des ISP, Telecom Storage compte persuader les grandes entreprises, dont les besoins en stockage ne cessent d’augmenter de façon exponentielle. Techniquement, le choix de Fibre Channel limite aujourd’hui le rayon de rattachement à 30 km, mais pourrait atteindre 60 km dès l’an prochain. Telecom Storage a choisi une solution de liaison site-sauvegarde directe, sans passer par une “nébuleuse Internet”, ce qui lui évite la mise en ?”uvre d’une sécurisation d’un maillon faible.

Un temps d’indisponibilité d’accès évalué à cinq minutes par an

La start-up refuse de communiquer le montant de son investissement. Toutefois, en se donnant un objectif de 5 % du marché européen dans deux ans, soit environ cent millions de dollars, elle compte atteindre la rentabilité à cette échéance.Son investissement sera des plus progressifs, puisque, lors de l’ouverture du premier point d’accès, l’offre était de 2 To, pour atteindre, à terme, 100 To.Le tout premier prospect “chaud”, LibertySurf, n’avait pas encore signé à la mi- septembre. HP reste cependant confiant et prépare une solution de facturation qui permettra de faire payer les clients en fonction des volumes de données, qui fluctuent beaucoup.Mais il faudra encore vaincre les réticences des fournisseurs d’accès qui considèrent que leurs données sont trop stratégiques pour les confier à une tierce partie.Certes, HP cite des garanties de qualité de 99,999 % pour un contrat avec l’opérateur Swift, soit un temps d’indisponibilité d’accès de cinq minutes par an.

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Gerard Poirot