Passer au contenu

SMIC, le champion chinois des semi-conducteurs, entre en bourse pour prendre en main son destin

Alors que Huawei s’est vu interdire l’accès aux usines du Taïwanais TSMC, la Chine accélère dans le renforcement de sa filière semi-conducteurs avec l’introduction en bourse réussie de SMIC, son champion local.

La Chine accélère sur la production domestique de semi-conducteurs. Après que le feuilleton « USA contre Huawei » a mis en lumière la dépendance de la Chine aux technologies des Américains et de ses alliés – Taïwan et la Corée du Sud notamment – en matière de production de processeurs la Chine pousse fort son champion local.
SMIC, n°1 chinois des semi-conducteurs vient ainsi de réussir son entrée à la bourse de Shanghaï, en levant pas moins de 5,8 milliards d’euros (46,28 milliards de yuans), soit le double de ce qui était attendu. Sa cotation a immédiatement explosé avec une hausse de 245% pour sa première journée.

Cet argent frais a beaucoup d’importance dans la feuille de route de SMIC. Le destin de cette entreprise a lui-même une importance capitale dans l’accès à l’indépendance technologique de la Chine.
Pour l’heure, SMIC ne peut en effet produire des puces qu’à une finesse de 14 nm, loin derrière Samsung (Corée du Sud) et TSMC (Taïwan), qui produisent déjà des processeurs en 7 nm pour l’industrie entière (Apple, Qualcomm, Nvidia, etc.), et qui s’apprêtent à livrer les premières puces en 5 nm à leurs clients d’ici la fin de l’année.
SMIC et sa lithogravure en 14 nm FinFET ne sont pas de taille non seulement à concourir sur le plan technologique – Samsung et TSMC ont déjà déployé la technologie EUV – mais surtout la société chinoise n’est pas en mesure de maintenir la compétitivité des industriels chinois en cas de nouveau barrage technologique américain.

L’argent frais de l’introduction en bourse pourrait permettre à SMIC d’accélérer son développement et d’affiner ses processus de gravure. Si les Américains et leurs alliés laissent faire…
De nombreux éléments de la chaîne de production des semi-conducteurs sont sous « contrôle » occidental, qu’il s’agisse des logiciels de développement et de mise en production (Cadence Design Systems, USA), des outils et services de production (Applied Materials, USA) ou encore des machines de lithogravure (ASML, Pays-Bas).
Dans le cas d’un durcissement de ton entre Pékin et Washington, l’argent levé par SMIC devra aussi servir à renforcer la filière locale pour renforcer voire créer des remplaçants à ces géants du secteur. Et six milliards ne devraient alors pas permettre grand-chose. Le futur de SMIC est donc toujours lié au bon vouloir des USA…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.