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Silicon Valley, un modèle encore difficile à exporter

Quels sont les paramètres intervenant dans le succès ou l’échec des grands parcs technologiques partout dans le monde ? William Miller, professeur à Stanford, s’est penché sur la question.

Quels sont les paramètres intervenant dans le succès ou l’échec des grands parcs technologiques partout dans le monde ? William Miller, professeur à Stanford, s’est penché sur la question.


Selon lui, l’expression ‘habitat technologique‘ est la plus appropriée pour désigner le difficile et fragile assemblage de plusieurs conditions – pour certaines d’entre elles, antinomiques – qui explique le succès inégalé de la Silicon Valley.

Il faut créer un habitat favorable explique-t-il, c’est-à-dire réunir un ensemble de ressources et de facilités légales, humaines, de consulting et financières, puis créer des interactions souples et évolutives entre ces différents environnements pour mettre l’entrepreneur en conditions favorables, l’aider à réussir..

Il s’appuie sur une série de recherches et d’observations menées dans une douzaine de parcs technologiques partout dans le monde, dont celui de Sophia Antipolis en France.

Ces parcs ont été passés au crible d’une grille de 11 critères qualitatifs, évalués sur une échelle à 3 niveaux ( élévé, moyen, faible).

La matrice finale, dont il ne tire pas d’enseignement global et définitif, montre que si Sophia Antipolis est assez proche des résultats du Research Triangle Park (en Virginie), il s’écarte de la Silicon Valley sur le critère de la mobilité de la force de travail. Il s’y oppose également sur les critères du rôle très important joué par le gouvernement, de la récompense accordée au risque technologique, et sur cet aspect de l’environnement économique qu’il appelle ‘jeux à somme +++‘. Il explique ce critère de la manière suivante : plus vous essayez, plus vous augmentez vos chances de gagner. Il remarque aussi la faible implication de l’environnement universitaire dans le processus économique de la région et la non émergence d’entreprises indigènes (nées sur place) au niveau international.

Autre constatation de William Miller : la Silicon Valley, il y a 15 ans, affichait un bilan beaucoup plus mitigé, tout simplement pare que car des entreprises comme Intel, Hewlett-Packard, Apple, Cisco ou Sun n’avaient pas l’époque le poids qu’elles ont aujourd’hui à Wall Street et dans l’économie mondiale.

Le succès d’un parc technologique passe également par le jeu des alliances entre les sociétés, surtout depuis la mondialisation des relations économiques provoquées par Internet. ‘Etre impliqué très tôt dans un réseau d’alliances est un facteur de réussite explique-t-il.

Enfin, pour lui, Taïwan est un des seuls exemples de parc technologique créé de toutes pièces par un gouvernement qui a su fait l’effort nécessaire pour s’en retirer. A l’inverse, le parc australien a du être fermé, tout simplement pare qu’il était devenu l’otage du football politique local.

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La rédaction