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Semi-conducteurs : une industrie de 600 milliards d’euros bloquée par des puces à quelques centimes

Alors que la production de puces haut de gamme bat son plein et que la gravure de pointe en 3 nm arrive très prochainement, des milliards d’euros de produits hitech ne peuvent être livrés. La faute à la faible disponibilité de puces à bas coût.

Quel est le principal point faible de la production d’une voiture, d’une console de dernière génération ou d’un téléviseur ? Si vous avez répondu « les semi-conducteurs » ou « les composants électroniques », vous avez partiellement raison. Partiellement, car pour être précis, il faut désormais bien préciser « les semi-conducteurs simples et pas chers » pour avoir une vision plus juste du problème. Car à mesure que les usines de dernière génération sortent de terre et crachent des puces en 5 nm, la réalité de l’assemblage de nos produits électroniques se heurte à une pénurie de composants paradoxalement très simples. Et désormais très rares.

C’est le vice-président du fondeur taïwanais TSMC, Ying-Lang Wang qui le rappelle à Bloomberg, expliquant que « ce sont des puces entre 50 cents et 10 euros qui ralentissent une industrie (celle des semi-conducteurs, ndlr) qui pèse 600 milliards d’euros ». Le comble du comble étant que ces pénuries touchent aussi les machines nécessaires à la production des semi-conducteurs. Selon un autre cadre de TSMC, C.C. Wei, l’entreprise ASML qui est la seule à construire des machines de gravure de dernière génération, « a du mal à mettre la main sur des puces à 10$ pour ses machines EUV ».

Lire aussi : Comment la pénurie de composants basiques met à mal toute la chaîne électronique

Le problème de la disponibilité de ces puces à bas coût est connu, nous vous en parlions déjà en avril 2021 dernier. Mais deux choses ont changé : la nature de la pénurie et la pression sur de nouvelles usines. Désormais, les usines de pointe tournent à plein régime et ont largement les capacités pour répondre à la demande – voire même l’excéder, comme Nvidia en fait les frais actuellement. Les seuls composants qui manquent vraiment sont désormais les puces simples, peu chère, voire bas de gamme.

Et alors que les perspectives d’ouvertures de nouveaux sites de gravure de puces d’ancienne génération sont impossibles, TSMC va ouvrir deux nouvelles usines 28 nm – une en Chine, l’autre au Japon. Et demande à ses clients de migrer en masse leurs vieilles puces de 180 nm à 65 vers le 28 nm. En attendant une migration massive de ces puces à bas coût sur ce node très volumique, les industries du monde entier vont donc devoir ajuster leur production. À la baisse, évidemment.

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Source : Bloomberg