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RSS, l’information à la carte

Météo, communiqués de presse, nouveautés musicales… de plus en plus de sites proposent leurs informations au format RSS. Près d’une centaine de lecteurs permettant d’accéder à ces flux ont déjà fait leur apparition.

Depuis l’année dernière, les blogs (ou weblogs, sorte de journaux d’informations personnels) ont fortement remis au goût du jour RSS, un format de description de données pourtant déjà ancien.
Mais les choses se sont accélérées depuis le début de l’année, et le format semble amené à redéfinir les usages en matière de consommation de contenu en ligne.Il existe aujourd’hui plus d’une centaine de lecteurs (ou agrégateurs) RSS, permettant de lire des flux RSS, dont près de la moitié sont apparus au cours des derniers mois. Ces outils devraient prochainement être inclus de façon
standard dans les navigateurs Web (ou les gestionnaires de mail) existants.C’est déjà le cas du navigateur OmniWeb (pour Mac OS), dont la dernière version livrée en bêta début février incorpore les fils RSS au même niveau que les signets. Il en va de même pour Opera, qui teste cette fonctionnalité depuis deux
mois, tandis que Internet Explorer dispose depuis début février d’un plug-in indépendant,
Pluck, qui transforme le navigateur en lecteur RSS.Outre cette profusion d’outils, la nouvelle version de Yahoo, lancée le 18 février, accorde une large place aux fils RSS. Ces derniers figurent désormais sur la page de résultats, lorsque le site correspondant dispose d’un flux RSS. En
outre, le moteur offre la possibilité de limiter les recherches au contenu des fils RSS, via l’option Format de fichier.Tout en imposant les fils RSS comme un format standard, au même titre que les pages HTML, cette évolution de Yahoo s’inscrit dans le contexte d’une ‘ guerre de formats ‘ qui l’oppose à son rival Google. Ce
dernier soutient quant à lui
Atom, un format ouvert élaboré de façon communautaire, et concurrent de RSS.Fin janvier, l’une des principales plates-formes de blogging, Blogger – filiale de Google, avait annoncé l’adoption de Atom comme format de syndication par défaut, pour tous les blogs qui y
sont hébergés (cette problématique technique demeure largement invisible pour l’utilisateur, la plupart des lecteurs RSS étant indifféremment compatibles avec les diverses versions de RSS et avec Atom).

Le nouveau langage universel

Mais l’engouement pour RSS ne se limite pas aux éditeurs de logiciels. On constate de plus en plus d’intérêt pour la méthode, de la part d’entreprises ou d’organismes publics, qui y voient simplement un moyen efficace et souple pour
diffuser leur contenu.C’est notamment le cas d’Apple, qui utilise le format depuis peu sur son site institutionnel, et a ouvert la semaine dernière
une page explicitant l’intérêt des 43 fils distincts qu’elle propose. Parmi ceux-ci figurent un fil dédié aux communiqués de presse et donc destiné aux journalistes, aussi bien que plusieurs
fils thématiques destinés aux développeurs.En outre, le site de vente de musique iTunes Music Store permet à ses utilisateurs d’être informés de la disponibilité de titres de leurs artistes favoris, d’autant que chacun peut définir sur mesure ses propres fils RSS, fonction des
genres musicaux choisis. Chez Microsoft, une
quinzaine de fils consacrés aux technologies maison sont principalement destinés aux développeurs.Toujours aux Etats-Unis, plusieurs initiatives officielles soulignent l’intérêt pour la méthode. Le Service national de météo propose ainsi
autant de fils RSS que d’Etats américains, dans le but d’alerter en temps réel sur l’éminence d’une situation météorologique anormale.Le premier fil RSS d’un
représentant du Congrès était proposé en décembre dernier et, depuis le mois de janvier, une demi-douzaine de sénateurs utilisent ce biais pour informer la presse ou leurs concitoyens.Qu’il s’agisse d’actualités émanant de sites d’informations ou de blogs, de communiqués de presse, d’alertes, ou de listes musicales ou bibliographiques, les fils RSS semblent donc s’imposer comme une alternative
viable à la navigation Web traditionnelle, mais aussi aux newsletters e-mail.Beaucoup y voient une nouvelle donne, accordant davantage de pouvoir à l’utilisateur, qui choisit en connaissance de cause et avec précision le contenu quil veut consommer, tout en demeurant parfaitement anonyme.

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Cyril Fiévet