Passer au contenu

Red Hat veut réconcilier l’Open Source avec l’entreprise

Les éditeurs de distributions Linux ont désormais un nouveau credo : la rentabilité. Pour parvenir à cet objectif, Red Hat a identifié trois marchés, celui des serveurs, celui de l’informatique embarquée, et celui des services. C’est sur ce dernier qu’il va mettre les bouchées doubles.

Pour Red Hat, c’est clair : le marché de Linux est dans l’entreprise. Or, pour s’y imposer, une des premières étapes est d’obtenir la certification des constructeurs. C’est ce qui s’est passé avec Compaq, Dell et IBM, et, plus récemment, avec HP. Il faut qu’un maximum de périphériques puissent être reconnus par le noyau Linux. Si certains fabricants étaient encore réticents, il y a quelques années, à fournir aux développeurs les détails techniques de leurs produits, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Tous ont compris qu’il était de leur intérêt que leurs matériels soient reconnus. Les équipementiers sont dorénavant nombreux à développer les pilotes nécessaires.

Ne plus vendre des boîtes, mais des services

Il fallait, enfin, pour Linux, obtenir la certification des éditeurs. Tel a été le cas d’Oracle, pour lequel une version spécifique de Red Hat a été développée, ou de SAP, dont l’ERP a été validé pour la version 6.1. “Nous devons devenir rentables”, déclare Jean-Marc Lange, le tout nouveau responsable pour la France de Red Hat. Or, il existe plusieurs marchés pour Linux. Le premier est celui des serveurs, surtout porté par le Web grâce au logiciel Apache. Le deuxième, qui connaît un fort développement, est celui de l’informatique embarquée. Avec des constructeurs tels que Nokia ou Samsung, il représente à ce jour 35 % des revenus de Red Hat. Il faut noter que, chez ce dernier, la répartition des revenus subit une profonde modification. En 1999, la vente des packages représentait 93 % des revenus. Ce secteur s’effondre, puisque, en 2000, elle ne représentait plus que 50 % du total, et qu’elle ne devrait pas dépasser les 25 % en 2001. Ce n’est plus la vente des ” boîtes ” qui rapporte, c’est celle des services, à savoir la formation, l’assistance et le développement.

Un nouvel outil de gestion des réseaux

Le troisième secteur qui intéresse Red Hat est celui de la gestion des réseaux. Le déploiement et l’administration des réseaux Red Hat sont des opérations difficiles et coûteuses. Aussi, Red Hat a lancé, en septembre 2000, un nouveau service de gestion des plates-formes Open Source, baptisé Red Hat Network. Ce système repose sur les technologies Web, ce qui le rend à la fois portable et administrable à distance. Red Hat Network utilise l’annuaire eDirectory, de Novell. Son objectif est de renforcer la sécurité des systèmes et de rendre la gestion plus facile à réaliser.Il semble peu probable que Linux arrive un jour à déloger Windows sur le poste de travail, malgré les énormes efforts que déploient les développeurs pour améliorer les environnements graphiques. La dernière version (2.0) de KDE en est un bon exemple. Bien sûr, Linux a peu de chance de bénéficier, un jour, d’autant d’applications que son concurrent de Redmond. L’avenir se situerait plutôt dans le client léger, supportant un navigateur avec lequel les applications seraient obtenues via un fournisseur d’applications en ligne.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Alain Coupel