Radars invisibles contre objets furtifs
Exploitant les signaux des antennes de diffusion radio/TV ou des stations relais des téléphones portables, les radars passifs sont indétectables. La technologie voit aujourdhui ses premières applications civiles et surtout militaires.
Un avion furtif abattu
Le premier intérêt d'un tel système, c'est qu'il ne coûte pas cher : environ 250 000 euros contre 5 millions pour un système traditionnel utilisant un émetteur radar. Deuxième intérêt, il est indétectable... puisqu'il se résume à un récepteur. Un avion ' ennemi ' équipé d'un détecteur de radar n'enregistre en fait qu'une activité radioélectrique banale, faite d'émissions de télévision, de radio et de réseaux de téléphonie mobile.Troisième intérêt, il peut détecter les avions furtifs. Ces avions sont en effet conçus pour limiter la puissance des échos renvoyés en direction de l'émetteur. Une parade qui marche pour les radars traditionnels puisqu'ils cumulent les fonctions d'émission et de réception. Dans le cas des radars passifs, l'émetteur et le récepteur ne sont pas placés au même endroit. Le principe de furtivité s'en trouve donc totalement contrarié.Le 27 mars 1999, au cours de la crise du Kosovo, l'Otan a d'ailleurs soupçonné les forces serbes d'avoir utilisé un radar furtif tchèque de classe Tamara pour abattre un bombardier furtif américain F-117A. La même crainte, non prouvée, fut exprimée juste avant l'intervention américaine en Irak et plusieurs fois à l'encontre de l'Iran.Une manière de faire pression sur les entreprises tchèques pour qu'elles contrôlent leurs exportations et évitent ainsi que des pays jugés hostiles s'équipent d'un radar peu cher, efficace et capable de déjouer leurs avions furtifs.Surveiller le trafic automobile
Quoi de neuf depuis 1999 ? Trois conférences ont récemment fait le point sur les avancées en matière de radars passifs : ' PCR-2003 ' à Seattle, ' Radar 2003 ' à Adélaïde et le 19 novembre dernier Ruptures en radar 2003 à Paris. En gros, il apparaît que la plupart des produits sont encore à l'état de prototypes ou de projets pilotes.Le système de C&T a notamment été testé pour la surveillance des côtes italiennes. Mais le Vera-E, de l'entreprise tchèque Era, est déjà au stade commercial. Tout comme le Silent Sentry, proposé par Lockheed Martin depuis 1998 et utilisant la bande FM. Sa version 3, présentée en mai 2002, est notamment proposée pour la lutte contre la drogue (détection d'avions aux frontières ou surveillance côtière) ou pour les tours de contrôle des petits aéroports civils.Les Anglais de Roke Manor Research, associés à l'équipementier militaire BAE Systems, continuent quant à eux à développer leur Celldar, basé sur l'exploitation des antennes relais de téléphonie portable. Roke Manor pensait utiliser ce système pour surveiller le trafic routier ; pourtant, c'est bien le militaire qui l'emporte. ' Nous n'avons aucune application civile pour Celldar ', nous a expliqué un porte-parole de la société.Le GSM et même l'UMTS intéressent également une équipe de l'université de Nanyang, à Singapour, et les Allemands de FGAN-FHR. Pourtant, la faible puissance des émetteurs laisse perplexes beaucoup de spécialistes. Ils ne seraient utiles que sur de faibles distances, alors que les systèmes basés sur les signaux radio sont capables de détecter des cibles jusqu'à 100 km de distance, et pour les émetteurs télé jusqu'à 250 km. Ces derniers systèmes de détection pèchent néanmoins par une assez mauvaise précision (on parle d'une centaine de mètres), sauf quand plusieurs sources émettrices peuvent être utilisées.Des radars passifs embarqués dans les avions
Foin du GSM donc, l'avenir est ailleurs. Tout le monde attend en effet avec impatience la généralisation de la radio numérique (DAB) et surtout de la télévision numérique (DVB). Selon John Sahr, organisateur de PCR-03, les premiers résultats de radars passifs s'appuyant sur ces technologies ' montrent une nette amélioration de la localisation des cibles '.Autre avancée notable : la capacité d'identification. Aaron Lanterman, chercheur au Georgia Institute of Technology, a ainsi montré que l'on pouvait coupler un radar passif à une base de données comprenant les signatures radars des avions courants.Par ailleurs, à l'horizon 2010, les spécialistes français de l'Onera alliés à Thalès tablent sur des systèmes de radars passifs aéroportés. Un avion ' muet ' utiliserait par exemple les émetteurs radio et télé de la zone survolée pour détecter les avions ennemis. Ils travaillent également à un radar passif installé sur un véhicule pour la surveillance des côtes (projet Saros).Un pas vers la mobilité qui semble déjà avoir été fait par la Chine. Une des communications secrètes de PCR-03 (réservée aux représentants américains, canadiens, australiens et anglais) portait en effet sur l'utilisation de radars passifs par des destroyers de ce pays. Radars servant à détecter des cibles situées au-delà de la ligne d'horizon. Bref, la guerre passive a déjà commencé...-
Pascal23
Et pourquoi ne pas s'en servir pour avoir l'ADSL dans les campagnes, pas de lignes tél. spéciales à installer ?
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ritou_
Si l’intérêt des radars multipoints pour les applications civiles est faible, c’est tout à fait le contraire du point de vu des militaires. En effet, de tels dispositifs peuvent être considérés à la fois comme furtifs, invisibles et quasiment indestructibles.
Pourtant les militaires rechignent à utiliser les antennes civiles. Primo parce que c’est toujours problématique de les insérer dans le dispositif d’émission (il faut calibrer la puissance et le signal de l’antenne), secundo parce que les médias sont généralement les premiers visés en cas de conflit. Enfin, trouver un relais télé est un jeu d’enfant (c’est vraiment très gros et visible de loin), par contre dénicher une antenne de quelques mètres de haut caché dans une forêt est plus difficile à dénicher. -
major_
ca existe deja depuis longtemps la technologie pour supprimer toute activit‚ electronique, les EMP de matrix ne sont fiction que dans le sens qu'actuellement on ne declenche officiellement une emission EMP qu'avec les explosions nucl‚aires( du moins officiellement car il y aurait des recherches au sujet de missiles et grenades juste electromagnetiques mais ce n'est pas encore au point)
les essais nucl‚aires dans l'espace ont ‚t‚s interdits par convention pour eviter ce genre de probleme car on connait la distance pour creer un choc EMP sur une grande zone.
c'est une technologie maitris‚e que par les plus avanc‚s (c'‚tait en URSS, usa ...)
et au cinema, Snake a une commande pour ramener a l' age de pierre depuis longtemps lol -
kougar
bah, c le même problème à chaque fois qu'il y a une nouvelle avancée technologique; en elle même, elle n'est ni bonne ni mauvaise..C'est ce qu'on en fait qui permet de dire si c'est bien ou pas. Et puis tout dépend du point du vue par rapport auquel on se place: le point du vue de défense d'un état, le point du vue du consommateur, etc...
De toute façon, en cas de conflit généralisé, c simple: une bombinette thermo-nucléaire à faible charge et hop ! rien qu'avec les ondes électromagnétique qu'elle dégage, vous pouvez dire adieu aux puces en silicium et à tout type d'électronique qu'il ya dans les pc, frigos, gsm, voitures ... alors les radars passifs ..."pouf pouf" comme dirait Desproges ;o) -
Marc87879894789789
Si ce genre de trucs se généralise, on peut dire adieu à la radio FM, à la TNT, au portable et à tout ce qui reçoit des ondes : en cas d'attaque, les émetteurs pouvant servir seront éteints par l'attaqué ou détruits fissa par l'agresseur...
cela pourrait donner les dialogues suivants :
"Allo, faut que je laisse , j'ai un missile anti-radar verrouillé sur mon Nokia..."
"Allo, j'étais dans le bus quand j'ai entendu un grand boum..."
"Attends une seconde, je balance des schaffs* et je te reprend..."
* bandelettes d'aluminium anti-radar
On a pas fini de rigoler dans ce si beau monde technologique... -
dreambackup
Pour ma part, j'ai des doutes puisqu'en cas de conflit, une des priorités est de faire taire les medias locaux...
L'article permet surtout de comprendre pourquoi les différents gouvernements (US en tête) poussent (et surtout financent) le développement des TV et radios numériques! C'est une manière élégante d'augmenter le budget de l'armée tout en faisant croire au peuple qu'on s'occupe de son "bien culturel"!
Ceci dit, techniquement, c'est un beau défi.
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