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Qui veut la peau de KPNQwest ?

L’histoire commençait pourtant si bien. Fin 1998, l’opérateur hollandais KPN succombait aux charmes de l’américain Qwest et à ses millions. Naquit de cette union le joint-venture…

L’histoire commençait pourtant si bien. Fin 1998, l’opérateur hollandais KPN succombait aux charmes de l’américain Qwest et à ses millions. Naquit de cette union le joint-venture KPNQwest, pour porter leurs ambitions transcontinentales. Las, trois ans et 25 000 km de fibres plus tard, la filiale prodigue a curieusement été liquidée en moins de trois mois. Une nouvelle victime ” innocente ” de la crise ? Certes, le contexte n’a pu que nuire à cet opérateur d’opérateurs. Mais ses fondateurs eux-mêmes ont largement participé à la déchéance de leur poulain. Ainsi, KPN s’est délesté fin 2001 de 10 % de son capital en les revendant à Qwest, déjà endetté jusqu’au cou. De plus, le néerlandais, lui-même client de KPNQwest, lui devait une vingtaine de millions d’euros. Comble de l’ironie ou sombre calcul, KPN compte aujourd’hui parmi les opérateurs ayant fait une offre de reprise sur une partie du réseau de feu KPNQwest… Incapable de porter cette filiale à bout de bras, Qwest s’est quant à lui défilé. Certains possesseurs d’obligations KPNQwest accusent les deux firmes infanticides d’avoir masqué les difficultés de leur filiale et ne comprennent pas ses investissements de fin 2001 (rachat d’Ebone/GTS). Échaudées par les frasques financières, notamment celles de Qwest, les banques subodorent quelque trucage du bilan 2001 de KPNQwest, d’ailleurs audité par un certain Andersen… Mais elles aussi ont leur part de responsabilité dans la fin de ce joli coeur de réseau, désormais à prendre.

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Julie de Meslon