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Quand Linux cohabite avec Windows

Linux s’introduit facilement dans les environnements Windows. Il peut néanmoins être également intéressant de l’installer comme deuxième système d’exploitation sur un ordinateur.

Installer Linux sur un ordinateur qui contient déjà Windows peut, a priori, sembler compliqué. En fait, cela ne pose pas de problème particulier. A partir de Linux, on aura accès à toutes les partitions de Windows. En revanche, le nouvel arrivant sera royalement ignoré par Windows. Une telle configuration est utile pour effectuer des tests, mais elle permet surtout une évolution en douceur vers ce deuxième système d’exploitation.

Une migration en douceur

En effet, pour la grande majorité des utilisateurs de logiciels de bureautique, les produits Windows sont encore incontournables. Apprendre à se servir de nouveaux outils, sous un nouveau système d’exploitation, devrait probablement rebuter maints utilisateurs. La possibilité de migrer en douceur, sans abandonner immédiatement l’ancien système et ses applications, est une solution intéressante. Linux peut aussi être employé pour dépanner rapidement des ordinateurs mis à la disposition du public. Après l’installation de Windows, on fera une copie des fichiers dans un répertoire Linux inaccessible aux utilisateurs. En cas de problème, il suffit de lancer un simple traitement par lots sous Linux, pour nettoyer la partition Windows et recopier les fichiers sains. Linux s’intègre bien à l’intérieur des environnements de Microsoft. En effet, les derniers noyaux sont capables de lire tous les systèmes de fichiers de MS-DOS et de Windows (lire tableau, p. xx). Les autres systèmes tels que HPFS d’OS/2, Xenix, AIX, BSD/386, BSDI et même l’antique CP/M sont également reconnus, en complément du système Ext2 (Second extended file system) utilisé par Linux lui-même. Ainsi en est-il aussi avec les CD-Rom, puisque Linux reconnaît tant le système de fichier standard ISO 9660 que le système Joliet. Pour installer Linux sur un ordinateur disposant déjà de Windows, il suffit de prévoir deux nouvelles partitions. L’une, au format Ext2, contiendra le système d’exploitation. Sa capacité sera de 1 à 2 Go. L’autre, de plus petite taille, sera la partition de swap, et sa taille sera comprise entre 32 et 128 Mo (en principe, le double de la taille de la mémoire vive). Elle servira de fichier d’échange. Elle représente l’équivalent du fichier PAGEFILE.SYS de Windows NT. Le choix du système d’exploitation au démarrage s’effectue grâce à un petit utilitaire appelé Lilo (Linux Loader) permettant de sélectionner un système pour démarrer l’ordinateur. Cet utilitaire effectue des modifications du MBR (Master boot record), ce qui peut parfois poser certains problèmes au niveau de la sécurité, puisque, si le MBR est endommagé, l’ordinateur risque de ne plus démarrer sur aucun des systèmes présents. Lilo offre aussi des risques de conflits avec les antivirus de démarrage. Des modifications du secteur d’amorçage peuvent, en effet, être confondues avec des infections virales.

Deux ordinateurs qui ne font qu’un

Pour démarrer Linux, il semble préférable soit d’amorcer avec une disquette, soit de se servir d’un utilitaire de multiboot. De nombreux systèmes parviendront alors à cohabiter sur une seule machine, et l’on pourra même, pour effectuer plus facilement les tests, installer plusieurs distributions différentes. Il est possible, depuis quelque temps, d’installer Linux à partir de Windows, avec Caldera par exemple, mais un nouvel utilitaire, nommé Lnx4Win, va encore plus loin. Il autorise, en effet, cette installation directement à l’intérieur d’une partition Windows. L’installation devient encore plus simple puisqu’il n’y a plus de partition à prévoir. Il ne s’agit pas d’un système de fichier Umdos, mais bel et bien d’un Ext2 dans un fichier image. Cet utilitaire est d’ailleurs fourni dans la distribution 6.0 de Mandrake. De l’intérieur de Linux, il est possible de monter les partitions des autres systèmes d’exploitation, alors que l’inverse est rarement faisable. Grâce aux utilitaires de multiboot, l’utilisateur a le choix du système d’exploitation auquel il désire recourir. Mais il y a plus fort. Il est possible d’employer les deux systèmes d’exploitation simultanément ! Une petite société californienne propose, en effet, sous le nom de VMware, des machines virtuelles permettant de faire tourner un système d’exploitation à l’intérieur d’un autre. Linux peut ainsi être lancé dans une fenêtre Windows. Dans ce cas, deux solutions sont offertes. La première consiste à installer le nouveau système d’exploitation dans un sous-répertoire placé dans /home/utilisateur ; la seconde, à récupérer simplement une partition sur laquelle le système d’exploitation a déjà été installé. Cette seconde option implique des droits d’accès utilisateur au disque, ce qui pourra poser des problèmes au niveau de la sécurité.

De plus en plus fort

Tous les périphériques accessibles sous Linux le restent sous Windows, à l’exception de ceux au standard SCSI. Mais les ports de communication ou les cartes son fonctionnent parfaitement. Une carte vidéo virtuelle doit ensuite être installée, afin que l’utilisateur puisse modifier ses paramètres d’affichage. La version ” originale ” continue à fonctionner directement. Comme avec toute machine virtuelle, les performances souffrent un peu, mais restent honorables sur un ordinateur suffisamment puissant. A cette étape, l’utilisateur dispose de deux options : soit il limite son réseau à sa seule machine, et la communication ne s’effectue alors qu’entre les deux systèmes d’exploitation, soit il installe un réseau ordinaire. Le système d’exploitation ” invité ” se voit, dans ce cas, attribuer une carte réseau virtuelle qui sera configurée exactement comme une carte réelle, mais avec, bien sûr, une autre adresse IP. On choisira aussi un nom d’ordinateur différent pour le système invité. Ainsi les autres postes du réseau verront-ils cet ordinateur comme s’il s’agissait de deux machines. Contrairement à d’autres produits Linux, VMware n’est malheureusement pas gratuit. Son prix reste cependant abordable (99 dollars, pour une utilisation non commerciale). Pour les essais, l’éditeur propose sur son site Web (http://www. vmware.com) une version téléchargeable gratuite et valable trente jours. De nombreux produits de la planète Linux existent en deux versions : l’une permettant de communiquer entre une machine Linux et un poste utilisant un système d’exploitation différent ; l’autre version offrant l’inverse. C’est le cas pour VNC (Virtual Network Computing). Ce produit, développé au début par les laboratoires de recherche d’Olivetti et d’Oracle, est distribué à l’heure actuelle par AT&T Il permet d’afficher à distance, sur un ordinateur du réseau local ou par Internet, l’écran de n’importe quel autre ordinateur, indépendamment de l’architecture des diverses machines. Il se compose de deux parties : un serveur, qui est chargé de fournir les ressources graphiques, et un client léger, qui, lui, est placé sur l’autre machine, capable de les exploiter. Il est possible à partir d’un poste quelconque, quel qu’en soit le système d’exploitation, d’afficher l’environnement graphique d’un autre poste. Ainsi, un poste Windows pourra lancer le serveur VNC (à partir de Telnet, notamment), sur une machine Linux distante, puis lancer et afficher sur son écran les applications Linux de son choix. Ces dernières tournent, bien sûr, sur le serveur, et seuls les écrans sont transmis. L’intérêt est double : d’une part, il n’y a pas de surcharge du réseau ; de l’autre, les ” vieux ” PC à base de microprocesseur 486 redeviennent tout à fait utilisables.

Administrer un serveur Linux à distance

Enfin, VNC conserve les informations du client sur le serveur. Cela signifie qu’un client qui se reconnecte à partir d’un autre poste retrouvera son environnement de travail initial. La partie serveur contient également un miniserveur Web, ce qui rend n’importe quel navigateur utilisable comme logiciel client. Ce système est alors encore plus facile à mettre en ?”uvre, mais les performances sont bien moins bonnes. VNC est donc un produit qui peut se révéler très utile pour administrer des serveurs Unix à partir d’une console Windows ou, plus généralement, pour distribuer les applications. Il se rapproche (mais en étant plus simple) de produits commerciaux tels que Winframe/MetaFrame, de Citrix ; Ntrigue, d’Insigna ; Tarentella, de SCO ; ou Terminal Server, de Microsoft. Etant distribué selon les termes de la licence GNU General Public Licence, il est à la fois gratuit et disponible sur un nombre plus important de plates-formes (Windows, MacOS, Unix, BeOS, Amiga…, et même PalmPilot !). Les différentes versions pourront être téléchargées à l’adresse http://www. uk.research.att.com/vnc/. ;

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La rédaction