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Prudence ou frilosité ?

Les consommateurs sont sereins, les économistes rassurants et les marchés plutôt rassurés. Seules les entreprises demeurent sceptiques. Aux États-Unis, qu’il s’agisse des conditions économiques actuelles ou…

Les consommateurs sont sereins, les économistes rassurants et les marchés plutôt rassurés. Seules les entreprises demeurent sceptiques. Aux États-Unis, qu’il s’agisse des conditions économiques actuelles ou futures, le moral des ménages se peint en bleu. Le célèbre indice du Conference Board, qui prend le pouls des consommateurs américains, a enregistré en mars un bond spectaculaire de 15 points, soit la plus forte hausse depuis 1991. Effet mécanique : les emplettes devraient rapidement repartir à la hausse.La récession n’effraye plus l’homme de la rue. Chaque nouvelle rafale statistique bat en brèche le scénario catastrophe du double dip (double plongeon) et vient étayer la force du redémarrage. Selon un récent sondage (National Association of Business Economics), 75 % des économistes estiment qu’une “reprise se met clairement en place et qu’une rechute est très improbable”. Les prévisions de croissance de l’économie américaine traduisent cet emballement : elles oscillent entre 4 % et 6 % au premier trimestre et certains experts n’hésitent pas à exhumer la fameuse hypothèse d’une courbe en V. Reste une interrogation : les entreprises y croient-elles ? Aux États-Unis, les commandes de biens durables ont augmenté de 1,5 % le mois dernier. Mais cette progression est due exclusivement au secteur de la défense. Autrement dit, les entreprises ne semblent pas encore prêtes à réinvestir. Priorité est donnée à la réduction des coûts et au désendettement. En France, rares sont les sociétés qui ont fait état d’objectifs optimistes sur 2002. Au contraire. Après un tourbillon de projets, de dépenses et d’embauches massives, dirigeants et managers semblent faire preuve d’émulation dans la rigueur. Reste à savoir si elle n’est pas à contre-cycle. Il y a quelques mois, des patrons qui n’avaient pas vu venir la crise déploraient les sombres titres de la presse économique. Attention, aujour- d’hui, à une attitude trop frileuse.

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Jean-Jérôme Bertolus