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Protection des CD : Sony fait marche arrière

Face au manque d’efficacité de son dispositif anticopie, l’éditeur a temporairement renoncé à protéger ses CD-Audio contre la copie.

Sony Music fait une trêve dans sa lutte contre le piratage. Depuis le début de l’année 2003, l’éditeur n’a plus commercialisé un seul disque protégé contre la copie. Il avait pourtant été
le premier à exploiter massivement un dispositif anticopie, en l’appliquant notamment aux CD de Céline Dion, de Shakira et de Jennifer Lopez. Ce qui lui a valu d’essuyer
les plâtres d’une technologie immature.Le système Key2Audio, censé interdire la lecture sur micro-ordinateur des disques protégés, n’a pas résisté longtemps aux pirates. Un simple coup de marqueur sur les CD verrouillés suffit à faire sauter la protection.

Mauvaise surprise pour les acheteurs

Pire, le dispositif a également montré ses limites sur le terrain de la compatibilité. Des clients ont ainsi constaté que leur disque était illisible sur leur platine DVD ou sur leur autoradio laser. Pour les satisfaire, Sony Music a
été jusqu’à produire quelques exemplaires déverrouillés des CD en cause.Visiblement, ces imprévus ont échaudé l’éditeur. Il a pour l’instant renoncé à exploiter Key2Audio XS, la
nouvelle génération de procédé anticopie, mis au point par sa filiale DADC et présenté au mois de janvier dernier.Même prudence de la part d’Universal Music. En dehors de quelques titres (dont une compilation de la chanteuse Björk), le numéro un mondial du disque exclut pour l’instant le recours généralisé à des verrous logiciels.
Cela malgré les déclarations tonitruantes de son PDG, Pascal Nègre, qui réclame une limitation du droit à la copie à un exemplaire, en qualité dégradée.

Des dizaines de disques verrouillés chez EMI/Virgin

Ces hésitations marquent-elles la fin des dispositifs de protection ? C’est peu probable, si l’on en croit les initiatives de l’IFPI. La Fédération internationale de lindustrie phonographique, qui regroupe les
syndicats de producteurs de disques, a récemment lancé un appel d’offre auprès des laboratoires de tests indépendants. Objectif : tester la compatibilité des dispositifs de contrôle de la copie avec les matériels audio et les ordinateurs
disponibles sur le marché.Par ailleurs, d’autres maisons d’édition n’affichent aucune frilosité à l’égard de ces systèmes. Le groupe EMI/Virgin y a aujourd’hui largement recours. Parmi les prochains titres probablement protégés
contre la copie : les nouveaux disques de Julien Clerc (Studio) et de Stephan Eicher (Taxi Europa), à paraître dans quelques semaines.

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Stéphane Long