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Projet Goliath: comment Hollywood veut briser Google

Des emails volés chez Sony Pictures révèlent l’animosité des ayants-droit américains envers le géant du Net, dont le moteur de recherche est considéré comme le principal tremplin vers les sites de piratage. Bientôt, ce sera la guerre.

Encore une belle surprise provenant du piratage de Sony Pictures. Parmi les données confidentielles qui ont été diffusées en ligne, des dizaines d’emails évoquent un mystérieux projet « Goliath ». Analysés par The Verge, ils révèlent des échanges entre les responsables juridiques de la puissante MPAA (Motion Picture Association of America) et ceux de six studios de production: Universal, Sony, Fox, Paramount, Warner Bros et Disney. Entre eux, ils discutent des « problèmes créés par Goliath » et d’une campagne de lobbying pluriannuelle qu’ils veulent mettre en place pour « riposter à la communication publique de Goliath » et « amplifier les actualités négatives sur Goliath ».

Or, derrière le nom de code « Goliath » se cache très probablement… Google. L’un des emails fait en effet référence à un moteur de recherche et son implication dans le piratage. Par ailleurs, les ayants-droit américains n’ont jamais caché qu’ils voient d’un mauvais oeil le service de Google. Car il facilite le piratage en indexant les liens vers les sites de partage de fichiers. Mais lutter contre Google n’est pas facile, en raison d’une part de la puissance financière et politique du géant du net, et d’autre part de l’opinion publique défavorable. En 2012, le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act), qui devait renforcer la lutte contre le piratage, avait généré une énorme levée de boucliers de la part des Internautes, qui n’y voyaient qu’un instrument de censure.

Mais les majors ne se disenent pas vaincues pour autant, comme le révèle les emails de Sony Pictures. Elles sont prêtes à dépenser plus de 500.000 dollars par an pour trouver des failles juridiques dans le comportement de Google et inciter les procureurs généraux américains à clouer la firme au piloris. Les ayants-droit n’hésitent d’ailleurs pas à s’inspirer des lobbyistes de Google, en s’achetant les services d’anciens procureurs généraux. Mais ils savent aussi que les efforts vont être longs. Ils se préparent à une guerre de plusieurs années. Mais à la fin, il n’est pas certain que David parvienne réellement à battre Goliath. 

Lire aussi:

Sony Pictures : les 5 fuites les plus croustillantes (merci les pirates), le 12/12/2014

Source:

The Verge

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Gilbert Kallenborn