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Premiers tests du Xperia 1 II : le grand retour des smartphones Sony en photo ?

Commercialisé au tarif très élevé de 1199 euros, le Xperia 1 II est le nouveau smartphone haut de gamme de Sony. Après plusieurs essais infructueux, le Japonais parvient-il enfin à nous impressionner, notamment en photo ?

Avec son Xperia 1 II au nom compliqué, Sony ravive, pour la première fois depuis longtemps, notre intérêt. Ce smartphone s’illustre par sa fiche technique d’exception, à commencer sa compatibilité 5G, son écran OLED 4K au format 21:9 et, surtout, son module caméra aux antipodes de ce que proposent la plupart des autres constructeurs aujourd’hui (12 Mpix quand certains s’écharpent sur du 108 Mpix). Il faut dire que le Xperia 1 II mise sur des technologies empruntées aux appareils photo comme la prise de vue en rafale pour atteindre le niveau des meilleurs, ce qui nous avait fortement intrigués lors de son annonce.

À lire aussi : Xperia 1 Mark II : les smartphones de Sony sont-ils enfin sérieux en photo?

En attendant de pouvoir vous proposer un test complet de l’appareil (le Xperia 1 II est encore retenu en captivité dans notre laboratoire), nous avons souhaité vous proposer un condensé de nos premiers tests de l’appareil. Vous allez le voir, il y a du bon et du moins bon.

La photo, l’argument principal du terminal

Avec un suffixe II (prononcer « Mark II ») hérité des appareils photo hybrides à capteur 24×36 de la marque, le Xperia 1 II marque ses ambitions photographiques. Au cœur de l’engin, une triplette de trois focales équivalentes à un 16 mm, un 24 mm et un 70 mm, chacun équipé d’un capteur de 12 Mpix (pour plus de détails, nous vous invitons à lire notre analyse de sa fiche technique (voir plus haut). À la première prise en main, il faut choisir entre deux applications: «Appareil photo», qui est un logiciel très classique et «Photo Pro» qui s’adresse aux photographes à la recherche d’une interface plus experte. Cette dernière rappelle d’ailleurs l’interface logicielle des boîtiers Alpha.

Nos premières impressions sur la partition photo sont plutôt bonnes, mais on sent bien que l’intégration n’est pas encore parfaite. À commencer par le mécanisme de zoom continu, qui permet de « glisser » d’une focale à l’autre. S’il fonctionne bien avec l’app « Appareil photo », avec « Photo Pro », ce système de pincer-zoomer procède en deux temps. En sélectionnant 16 mm on peut pincer-zoomer jusqu’à 24 mm. Puis il faut changer de focale en passant manuellement à 24 mm (même si vous aviez déjà zoomé à 24 mm auparavant) pour pouvoir zoomer jusqu’à 70 mm avec les paliers représentant les focales classiques (24/28/35/50/70). Drôle de limitation.

L’appli pro est bien faite et on apprécie de voir les collimateurs verts classiques des boîtiers hybrides Sony s’activer à la mise au point en temps réel sur l’image. Ce qui nous amène à parler de l’autofocus, qui est un des gros points sur lequel Sony mise. Si nous n’avons pas encore fini les tests, une chose est sûre : ça va vite, très vite. Contrairement aux Xperia que nous avions testés par le passé qui étaient parfois très lents, le Xperia 1 II est super réactif.

Et comme l’Alpha A9 dont il se revendique, il est doué en rafale : sur les quelques séries que nous avons faites, le suivi du sujet est exemplaire. On apprécie aussi le bouton de déclenchement physique placé sur la tranche, qui permet de retrouver une sensation physique à la photo.

Il nous reste de nombreux éléments à tester qu’il s’agisse du rendu des couleurs (qui nous a paru un peu froid pour l’heure), en passant par l’AF et la gestion du bruit en basses lumières, qui sont deux éléments clés. Ce dont on est sûr c’est que dans le domaine de l’image, le terminal semble avoir un excellent potentiel – l’application vidéo offre une approche vraiment très pro ! Mais outre que sa puissance de zoom est bien en deçà de ce que propose la concurrence, on note que côté ergonomie il glisse facilement des mains. Et que son écran est vraiment moins lumineux que certains concurrents (voir plus bas), ce qui le rend difficilement utilisable en plein jour quand le soleil cogne. Dommage pour une marque spécialiste de l’image.

Une autonomie très décevante

Si l’appareil photo du Xperia 1 II se révèle prometteur, Sony n’a malheureusement pas suffisamment soigné les autres caractéristiques de son smartphone selon nous. Par exemple, à cause de la définition 4K de son écran et de sa trop petite batterie (4000 mAh), le Xperia 1 II est tout simplement l’un des smartphones haut de gamme les moins endurants du marché, au coude à coude avec le Galaxy S20+ de Samsung. Le smartphone a résisté 11h40 à notre test d’autonomie polyvalente, ce qui est loin de 15 à 18h auxquelles nous ont habitué les appareils les plus coriaces ces derniers mois. Le constat est encore plus catastrophique en streaming vidéo où l’autonomie de 8h37 du Xperia 1 II le place tout en bas de notre classement, à cinq marches du Pixel 4, le pire élève de la bande. Disposer d’un écran 4K sur un smartphone fait envie… mais si l’autonomie est pour cela sacrifiée, à quoi bon ? D’ailleurs, contrairement à ce qu’une première version de cet article indiquait, le Xperia 1 II ne dispose pas d’un écran au taux de rafraîchissement de 90 Hz. À l’heure où le haut de gamme flirte avec du 120 Hz, du 60 Hz fait tâche. 

LM / 01net.com – Les réglages photo du Xperia 1 II.

Le temps de recharge de 1h58 du mobile est aussi une franche déception. À l’heure où des Oppo, Xiaomi et Huawei visent la recharge intégrale en moins de 30 minutes, un tel temps de chargement pour une si petite batterie n’est pas à la hauteur de nos espérances. Tout ceci est d’autant plus regrettable que ce défaut était déjà celui des précédents Xperia, ce qui nous laisse penser que Sony ignore tout simplement les critiques… À 1200 euros, on espèrait mieux. 

Un magnifique écran… qui manque de luminosité

Si nous étions sceptiques au début, nous sommes aujourd’hui amoureux des écrans 21:9 des Sony Xperia. Pour regarder des films ou jouer (à condition de trouver du contenu adapté), ce format est en effet très plaisant. Même pour naviguer sur le web, on doit reconnaître que cet écran tout en longueur nous plaît. La définition 4K de la dalle, très rare aujourd’hui, est également un plus même si l’œil humain ne voit très certainement pas la différence.

Le problème de cet écran est qu’il manque de luminosité, comme nous l’évoquions dans notre partie photo. Encore une fois, Sony n’arrive pas à la hauteur de la concurrence la plus élitiste (Samsung, Oppo, Apple…). Les 554 cd/m² de l’appareil sont trop justes en plein soleil pour une lisibilité optimale et sont surtout largement inférieurs à ce que proposent les fleurons du marché capables de monter à 800 voir 900 cd/m².
En revanche, en ce qui concerne la fidélité des couleurs, Sony fait partie des très bons élèves. Si par défaut c’est très moyen (le Delta E mesuré par notre laboratoire est de 5,17), on peut obtenir des couleurs justes en choisissant, dans les réglages, l’option « Créateur chaud » (Delta E de 1,9). Dans ce mode, on frôle la perfection pour un écran OLED. Rappelons que plus le Delta E est bas, plus les couleurs correspondent à la réalité.  

LM / 01net.com – L’écran du Xperia 1 II s’étend tout en longueur mais est encadré par des bordures. C’est dommage.

Sony n’a pas lésiné sur l’équipement

En revanche, nous ne pouvons que saluer certains choix de Sony. Rares sont les constructeurs de smartphones haut de gamme à avoir conservé la prise jack ET le port d’extension Micro SD sur leurs smartphones. L’appareil est aussi compatible avec la recharge sans-fil.  

Un retour de Sony qui manque de panache

Il  nous faudra attendre notre test complet du smartphone pour nous prononcer définitivement, mais il nous semble acquis que le Xperia 1 II ne marque malheureusement pas le retour de Sony au plus haut niveau. Si la marque japonaise a indéniablement fait des efforts pour soigner sa partie photo, ses performances générales ne sont pas du tout au niveau des autres appareils haut de gamme. À 1199 euros, Sony prend une nouvelle fois le risque de ne s’adresser qu’à ses fans et de laisser le marché aux autres constructeurs… C’est dommage, il y a tant à faire.  

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Nicolas Lellouche et Adrian Branco