Passer au contenu

Test du Google Pixel 4 : son excellent appareil photo suffit-il à en faire un bon smartphone ?

Avec le Pixel 4, Google tente d’innover en introduisant de nouvelles technologies sur le marché, comme un ambitieux détecteur de mouvements. Commercialisé 769 euros, ce smartphone peut-il rivaliser avec les meilleurs comme l’iPhone 11 Pro ou le Galaxy S10 ?

L'avis de 01net.com

Google Pixel 4

Les plus

  • + Format compact
  • + Excellent appareil photo

Les moins

  • - Autonomie catastrophique
  • - Écran peu lumineux
  • - Seulement 64 Go de stockage
  • - Capteur de mouvements peu utile

Autonomie & charge

2.5 / 5

Affichage

4 / 5

Photo & vidéo

4.5 / 5

Appréciation générale

3.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 21/10/2019

Voir le verdict

Fiche technique

Google Pixel 4

Système Android 10
Processeur Qualcomm Snapdragon 855
Taille (diagonale) 5.7 "
Résolution de l'écran 444 ppp
Voir la fiche complète

L’année dernière, nous avions adoré le Pixel 3. Google nous avait prouvé qu’avec une grande maîtrise logicielle, il était possible de combler des lacunes matérielles et de proposer l’un des meilleurs smartphones du marché. Surdoué de la photo, le Pixel 3 est encore aujourd’hui une référence et rivalise avec les meilleurs comme l’iPhone 11 Pro, le Galaxy S10 ou le Huawei P30 Pro.

Un an après, voilà le Pixel 4. Vendu un peu moins cher de son prédécesseur (769 euros contre 859 euros), ce smartphone se distingue par quelques innovations comme sa reconnaissance faciale 3D et son détecteur de mouvements. Est-ce assez pour placer Google en tête du marché des smartphones haut de gamme ? Vous allez voir dans notre test complet que nous sommes très partagés.

Toujours le roi de l’appareil photo

Une fois n’est pas coutume, nous avons divisé notre test en deux parties. Dans un premier temps, nous vous présentons les quelques points forts du Pixel 4. Nous terminons ensuite ce test par tous les défauts de l’appareil. Attaquons tout de suite par sa plus grande qualité : l’appareil photo.

Armé du même capteur de 12,2 Mpix (avec objectif ouvrant à f/1.7) que l’année dernière, le Pixel 4 a pour principale nouveauté cette année l’arrivée d’un téléobjectif (f/2.4) rattaché à un capteur de 16 Mpix. S’il est techniquement capable d’un zoom optique x2, le Pixel 4 ne laisse pas à l’utilisateur la possibilité de basculer d’une caméra à l’autre. L’entreprise préfère mettre en avant son « super zoom » qui permet de passer progressivement d’une vue x1 à x8 avec le moins de perte de qualité possible. Est-ce convaincant ? À notre grande surprise, la réponse est oui. Un grand oui même.

01net.com – Photos prises au Pixel 4.
01net.com – Photos prises au Pixel 4.
01net.com – Photos prises au Pixel 4.

Selon notre interprétation, Google démontre une nouvelle fois sa superbe logicielle. Lorsque vous zoomez et prenez une photo, le smartphone applique un traitement pendant une dizaine de secondes afin d’ajouter artificiellement des pixels là où il en manque selon lui. Le texte devient donc parfaitement lisible tandis que les détails d’un mur sont lissés afin de réduire les effets de flou. Ce n’est pas aussi parfait que sur un P30 Pro mais c’est largement suffisant pour conserver ses souvenirs de vacances. Face à un iPhone 11 Pro, le Pixel 4 s’en sort bien mieux. 

01net.com – Les deux photos à gauche sont prises au Pixel 4. À droite, on utilise l’iPhone 11 Pro.

L’autre nouveauté de cette année, c’est l’arrivée du « Live HDR+ ». On vous rappelle le fonctionnement de l’appareil photo des Pixel : le smartphone prend neuf photos simultanément (à différentes valeurs d’exposition) et utilise un algorithme pour créer l’image parfaite. Avec le Pixel 3 il fallait attendre un traitement a posteriori pour voir le résultat final. Avec le Pixel 4, il y a désormais une prévisualisation. Nos tests révèlent cependant que cette nouveauté est quelque peu mensongère. Il y a toujours une grosse différence entre l’aperçu et la photo finale. Est-ce vraiment problématique ? Non, vous n’en serez que plus satisfait en découvrant que la photo du Pixel est bien plus réussie que ce que vous prévoyiez.

Notons aussi l’arrivée d’une nouvelle fonctionnalité nommée « Dual Exposure ». Elle permet au Pixel 4 de séparer une image en deux (avant-plan/arrière-plan) pour faire varier les expositions afin de réduire un contre-jour. Si cette fonction offre des possibilités artistiques, elle n’est pas facile à utiliser. En l’absence d’un mode auto, c’est à vous de toucher l’écran pour accéder au menu ce que, la plupart du temps, vous n’aurez pas envie de faire. Saluons tout de même le résultat qui est plus que correct.  

01net.com – Photo prise au Pixel 4.

Enfin, sans trop de bouleversements, l’appareil photo « principal » du Pixel 4 reste à la hauteur de la réputation de la marque. Face à un iPhone 11 Pro (toutes nos photos sont accessibles dans un album Google Photos ci-dessous), le smartphone de Google gagne presque à tous les coups. Même si cela est bien entendu subjectif, le Pixel affiche plus de détails, livre un meilleur rendu HDR, propose une palette de couleurs plus intéressante et, surtout, fournit une qualité en photo de nuit plus époustouflante. Le mode « vision de nuit », à activer soi-même, crée des photos basses lumières dont aucun autre smartphone n’est capable. Ce dernier peut même prendre des clichés des étoiles mais nous n’avons pas eu l’opportunité de le tester étant donné la météo de ces derniers jours.

01net.com – Photo prise au Pixel 4 avec le mode vision de nuit.
01net.com – Pixel 4 (vision de nuit) vs. iPhone 11 Pro (mode nuit).
01net.com – Photo prise au Pixel 4 avec le mode vision de nuit.
01net.com – Photo prise au Pixel 4.

Seul défaut majeur selon nous, l’absence de fidélité colorimétrique entre les deux capteurs. Dès que l’on zoome, la balance des blancs change totalement et il n’y a plus aucune cohérence entre les différentes photos que vous pouvez prendre. À ce jeu, Apple est le grand gagnant. Les iPhone 11 Pro et Galaxy S10 gagnent aussi la bataille de la polyvalence grâce à leur ultra grand-angle, absent du Pixel 4. On aurait adoré avoir ce type d’objectif ici. D’ailleurs, les selfies ultra grand-angle ne sont plus d’actualité sur ce Pixel 4. Google se contente d’une seule caméra frontale.

Pour accéder à une plus large sélection de photos prises au Pixel 4, cliquez-ici

Pour accéder aux photos équivalentes prises à l’iPhone 11 Pro, cliquez-ici

En vidéo, le Pixel 4 est bon sans être excellent. Sa stabilisation est très inférieure à celle des iPhone 11 Pro, Galaxy S10 et Huawei P30 Pro et le smartphone ne peut pas filmer en 4K 60 fps (il se limite à de la 4K 30 fps). À moins d’avoir des besoins professionnels, il devrait néanmoins convenir à la plupart des utilisateurs. 

Une reconnaissance faciale très rapide

Au-dessus de l’écran du Pixel 4, on trouve une bordure épaisse plutôt qu’une encoche. À l’intérieur se trouve un système très sophistiqué de reconnaissance faciale 3D similaire au capteur TrueDepth d’Apple. Est-on convaincu ? Ce n’est pas parfait, mais c’est très bien. Le déverrouillage s’effectue en très peu de temps (il suffit de soulever son smartphone) et fonctionne dans le noir. À la différence du système des iPhone, dont il s’inspire très clairement, celui du Pixel fonctionne sans que vous ayez à effectuer un geste depuis le bas de l’écran. On gagne donc du temps.

01net.com – La reconnaissance faciale du Pixel 4 fait partie des plus sécurisées du marché.

Maintenant, « Face Unlock » a aussi des limites. La première d’entre elles représente un immense problème de sécurité : la reconnaissance faciale Google fonctionne même si vous avez les yeux fermés. On ne vous souhaite pas d’avoir un partenaire jaloux qui pourrait utiliser votre appareil à votre insu pendant que vous dormez ! Interrogé sur le sujet, Google promet une mise à jour (avec la possibilité dans les paramètres d’exiger d’avoir les yeux ouverts pour le déverrouillage) mais elle n’est pas disponible à l’heure de l’écriture de ces lignes.

Enfin, les applications tierces ne supportent pas encore la reconnaissance faciale. Autrement dit, impossible d’accéder à une application bancaire avec votre visage. En l’absence d’un capteur d’empreintes sur ce Pixel 4, vous serez donc obligé de taper un code à chaque fois.

De l’Android pur

L’avantage des Pixel, c’est bien entendu leur appartenance à l’écosystème Google. Livré sous Android 10, le Pixel 4 devrait recevoir de très nombreuses mises à jour d’Android et sera toujours servi en premier. L’expérience de navigation est d’ailleurs largement supérieure à celles de nombreux autres smartphones, Google se contente de l’essentiel et le fait bien. Grâce à son puissant processeur (Snapdragon 855) à sa redoutable optimisation logicielle, l’appareil peut faire tourner tous types d’applications (y compris des jeux gourmands en ressources) sans le moindre problème. On prend vraiment du plaisir à l’utiliser. 

Une autonomie désastreuse

Et oui, nous arrivons déjà à la partie négative de ce test. Avec sa petite batterie de 2800 mAh, le Pixel 4 nous inquiétait avant même son déballage. Nos craintes se sont avérées justifiées : nous avons ici le smartphone haut de gamme le moins endurant du marché. Notre laboratoire a mesuré une autonomie polyvalente de 9h05, une autonomie en streaming vidéo de 7h38 (moins de trois films) et une autonomie en communication de 15h41. Très sincèrement, c’est lamentable. Lors de notre semaine passée avec l’appareil, nous n’avons pas une seule fois réussi à tenir une journée entière. Nous sommes arrivés à 0% entre 16h et 20h selon la manière dont nous avons utilisé l’appareil. Ce smartphone se destine aux personnes qui ont un chargeur sur leur bureau ou se promènent toujours avec une batterie externe… mais définitivement pas aux nomades.  

Cliquez-ici pour consulter ce graphique de manière interactive

Un design trop low-cost

Aujourd’hui, tous les constructeurs proposent des smartphones à l’écran bord à bord et font des efforts d’originalité au niveau du dos. Pour un prix de 769 euros, nous attendons d’un smartphone qu’il soit élégant, même si cela reste évidemment subjectif. Ce n’est une nouvelle fois pas le cas avec avec le Pixel 4. Avec ses bordures épaisses et asymétriques et son dos en verre brillant, l’appareil a des airs de smartphone low-cost.

LM / 01net.com – À l’avant, le Pixel 4 affiche encore des bordures trop épaisses selon nous.

Le dos du smartphone est particulièrement décevant. Très sensible aux traces de doigt, le coloris « Simplement Noir » (le seul disponible en France) est très banal. Le double module caméra du smartphone, situé dans un bloc carré en haut à gauche, est aussi très disgracieux.

LM / 01net.com – Le dos du smartphone, en verre brillant, est très étrange. Sa caméra prend beaucoup de place.

D’ailleurs, nous émettons de gros doutes quant à la solidité de l’appareil. L’écran du Pixel 3 était particulièrement sensible aux rayures l’an passé, celui du Pixel 4 nous semble aussi bien fragile. Son revêtement semble trop facile à abîmer et nous donne envie de vite acheter un film de protection.

Un format mini parfait pour un écran peu lumineux

D’une diagonale de 5,7 pouces, l’écran du Pixel 4 est parfait pour celui qui raffole des petits smartphones. Rares sont les mobiles aussi agréables à tenir en main. Le taux de rafraîchissement de la dalle à 90 Hz, comme sur les derniers OnePlus, lui confère également un avantage de taille. Faire défiler un flux comme celui d’Instagram sur le Pixel 4 est clairement plus reposant pour les yeux que sur d’autres d’appareils.

LM / 01net.com – Dans la bordure supérieure du Pixel 4, on trouve une caméra frontale, des capteurs nécessaires à la reconnaissance faciale 3D et un radar détecteur de mouvements.

L’écran du Pixel 4 souffre, en revanche, d’un défaut de taille : son manque de luminosité. Selon nos mesures, il ne dépasse pas les 441 cd/m2, ce qui est presque deux fois moins que sur un iPhone 11 Pro (813 cd/m2) ou un Galaxy S10 (749 cd/m2). En plein soleil, la différence est cruelle pour Google. Il faut plisser des yeux pour décrypter le contenu de l’écran et on regrette vite les autres smartphones.

Tout ceci est d’autant plus regrettable en termes de fidélité des couleurs, le Pixel 4 s’en sort bien. Son indice Delta E mesuré de 4,2 (qui correspond à l’écart entre les couleurs affichées par l’appareil et la réalité) est satisfaisant -sans plus- par défaut, mais bien meilleur lorsque l’on configure l’affichage sur le mode naturel (2,66). Le mode « Ambiant EQ », calqué sur le True Tone d’Apple, améliore aussi la lisibilité.

64 Go, sérieusement ?

Équipé du processeur Snapdragon 855 et de 6 Go de RAM comme nous l’avons dit plus haut, le Pixel 4 ne vole pas son titre de smartphone haut de gamme.Google a pourtant fait de drôles de choix matériels. Premier d’entre eux, la quantité de stockage. En France, Google a décidé de ne commercialiser que la version « 64 Go » du smartphone. Comme si cela ne suffisait pas, c’est le premier Pixel à ne pas offrir du stockage illimité dans Google Photos. Nous avons déjà saturé 60% d’espace de stockage sur notre Pixel en une semaine et nous sommes convaincus que peu d’utilisateurs réussiront à ne pas le remplir sur le long terme. Nous aurions aimé une version de 128 Go.

LM / 01net.com – Le Pixel 4 se charge par USB-C ou recharge sans-fil.

D’ailleurs, en parlant de ce que nous aurions aimé, la recharge du Pixel 4 n’est pas à la hauteur d’un modèle haut de gamme. Il faut 1h48 pour recharger l’appareil, ce qui est beaucoup pour une si petite batterie. Nous n’aurions par ailleurs pas été contre le support du Wi-Fi 6.

Motion Sense : une belle déception

Motion Sense. C’est la grande innovation de ce Pixel 4. Après cinq années de recherches, Google a enfin concrétisé son projet Soli et a réussi à miniaturiser un radar. Il y a donc un capteur dédié à la détection de mouvements dans la bordure supérieure du smartphone.

À quoi sert Motion Sense ? Aujourd’hui, il n’offre que quatre possibilités :
• Arrêter un minuteur ou décliner un appel (un geste vers le radar)
• Changer de morceau (vers la gauche ou vers la droite)
• Faire coucou à son fond d’écran
• Allumer l’écran du téléphone en passant sa main au-dessus

N’y allons pas par quatre chemins, à l’heure actuelle, Motion Sense ne présente aucun intérêt. Nous ne pouvons que saluer l’exploit technologique mais la manière dont Google l’a implémenté dans son téléphone manque cruellement d’imagination. Ceci est d’autant plus navrant que les gestes ne sont pas systématiquement détectés ou, au contraire, parfois détectés par erreur. Si nous faisons confiance à Google pour améliorer Motion Sense dans le futur, nous vous encourageons à le désactiver dans un premier temps.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.