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Pourquoi les futurs SSD vont avoir besoin d’un refroidissement actif

Comme pour les processeurs et les circuits graphiques, l’augmentation de la vitesse des SSD va impliquer l’ajout de radiateurs, mais aussi de ventilateurs pour assurer des performances optimales.

L’arrivée des SSD M.2 NVMe a permis de faire un bond énorme en matière de performances. Les modèles actuels de quatrième génération offrent des débits supérieurs à 7 000 Mo/s, contre moins de 600 Mo/s pour l’ancienne technologie Sata. La cinquième génération de SSD PCI Express devrait, elle, dépasser les 10 Go/s.
Mais cette montée en puissance se traduit aussi par une montée en température qui peut être fatale au support de stockage. C’est ce qu’explique le constructeur Phison, spécialisé dans les contrôleurs de SSD.

Sebastien Jean, directeur technique chez Phison, précise qu’il faut maintenir une température inférieure à 50 degrés pour qu’un SSD fonctionne dans des conditions optimales. Car, si la température dépasse 80 degrés, la mémoire flash NAND ne le supporte pas et cela peut entraîner des pertes de données. C’est pour cela que les SSD sont dotés de fonctions de sécurité qui réduisent la vitesse si l’échauffement est trop important (throttling), voire arrêtent le périphérique si une température critique est atteinte. Ainsi, un modèle très rapide de 7000 Mo/s peut voir ses performances chuter à 500 Mo/s s’il devient trop chaud, un score inférieur aux anciens SSD Sata !

Gare à la surchauffe !

Le problème est que chaque Go/s supplémentaire nécessite une augmentation de la puissance nécessaire d’environ 1 watt, ce qui engendre une élévation de la température. C’est pour cela que le refroidissement est devenu de plus en plus important.
En 2019, Western Digital a lancé son modèle WD Black SN750 (3 500 Mo/s) en le proposant en version classique ou en version avec un radiateur. C’est également le cas du FireCuda 530, de Seagate, qui monte à 7 300 Mo/s.

D’autres constructeurs optent pour une simple plaque pour assurer la dissipation thermique, quand cela est possible. Il faut alors que le boîtier du PC dispose d’une très bonne circulation de l’air pour que la charleur soit évacuée de manière efficace.

Mais, avec les futures générations de SSD (PCIe Gen5 et supérieures), les radiateurs risquent de ne pas suffire à éviter la surchauffe. Sebastien Jean explique qu’il est possible de limiter les besoins en puissance de deux façons : soit en réduisant le nombre de canaux NAND, soit en utilisant un process de gravure plus fin.
L’évacuation de la chaleur peut également s’effectuer par le connecteur M.2 et par la vis qui maintient le SSD en place, à condition que la carte mère soit suffisamment refroidie. Mais cela risque d’être insuffisant, et la seule solution sera alors d’utiliser des radiateurs de grande taille et de faire appel à un refroidissement actif, c’est-à-dire avec un ventilateur. 

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Si cette solution est parfaitement envisageable dans les machines de bureau, elle risque de poser un sérieux problème dans les ordinateurs portables, en particulier les machines ultra-fines où les constructeurs sont déjà obligés de redoubler d’inventivité pour refroidir le processeur central. A l’heure où les machines ARM arrivent à se débarrasser de la ventilateur pour le SoC qui les anime, il est amusant d’envisager le besoin d’un ventilateur pour les stockages de demain. Même si on imagine que nos ultraportables du futur n’auront pas forcément besoin de stockages aussi performants.

Source : Phison Blog

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François BEDIN