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Pourquoi défragmenter son disque dur ?

A la longue, les disques durs sont plus lents. La raison : le morcellement des fichiers. Pour y voir plus clair, notre envoyé spécial s’est entretenu avec un disque dur et une clé USB.

Monsieur disque dur, que cache le mot “ défragmentation ” ?Pour comprendre la défragmentation, il faut déjà appréhender ce qu’est la fragmentation des fichiers. Pour stocker des données sur un disque dur, il existe plusieurs méthodes qui définissent autant de “ systèmes de fichiers ”. Windows est connu pour en utiliser deux, le NTFS (New Technology File System), popularisé grâce à Windows XP, et le FAT (File Allocation Table). Ensuite, un disque dur est composé d’une multitude de casiers de rangement, les “ clusters ”. Pour que je puisse stocker un fichier, il faut le découper en morceaux assez petits pour les faire entrer dans mes clusters.Et c’est grave ?Tout dépend du taux de fragmentation. S’il est minime (moins de 10 % des fichiers), ce n’est pas gênant. Mais plus vous effacez des fichiers et en enregistrez des nouveaux, plus la fragmentation augmente. C’est inéluctable. En effet, quel que soit le système de fichiers retenu (NTFS ou FAT), un fichier, lorsqu’il est copié ou déplacé sur le disque dur, n’est pas forcément stocké sur des clusters voisins. Lorsque je trouve un cluster libre, j’y place avec ma tête d’écriture le premier morceau du fichier. Je tente ensuite de placer le second sur le cluster suivant, mais s’il est déjà plein, je cherche plus loin un autre cluster libre, et ainsi de suite. Résultat : un bout du fichier peut très bien se retrouver au début de mon espace de stockage, et un autre à la fin. Du coup lorsque je dois accéder à ce fichier, ma tête de lecture se déplace plus souvent et je mets plus de temps à réunir les morceaux du fichier. C’est le principal inconvénient de la fragmentation : elle augmente les temps de lecture et d’écriture des fichiers.Le problème de fragmentation existe-t-il avec les systèmes d’exploitation Mac et Linux ?Disons que jusqu’à un certain point, la fragmentation sur ces systèmes est limitée par la façon dont ils abordent la copie de fichiers. Pour schématiser, lorsqu’ils doivent copier un fichier de 10 Mo par exemple, ils recherchent d’abord une zone contiguë de 10 Mo sur le disque dur, puis y copient le fichier. Cela dit, avec le temps, même les systèmes Mac et Linux finissent, après des suppressions de fichiers à répétition ou lors de la copie de très gros fichiers, par avoir des disques durs fragmentés, surtout lorsque les disques commencent à être pleins.Et la défragmentation ?La défragmentation consiste à réaménager tous les fichiers que je contiens, de telle manière que leurs fragments soient placés sur des clusters contigus. En gros, il s’agit de recopier tout mon contenu de manière plus intelligente, en recollant les morceaux.Mais dans quel but ?Afin d’avoir un accès plus rapide aux fichiers et à ménager mes pauvres têtes de lecture, qui auront moins de chemin à parcourir pour retrouver la totalité d’un fichier ! Toutefois, il ne faut pas espérer me transformer en avion de chasse ! Tout au plus retrouverais-je ma vélocité d’antan et mes têtes de lecture auront-elles des mouvements moins saccadés. Vous savez, ce bruit atroce de grésillement que je fais parfois durant de (trop) longues secondes… Notez tout de même que depuis Windows Vista, la fragmentation atteint rarement un seuil handicapant, car j’ai à ma disposition un utilitaire qui me défragmente régulièrement et automatiquement. Par défaut, il le fait… tous les mercredis à 1 heure du matin ! Mais ce paramètre peut être modifié avec l’outil Défragmenteur de disque qui se trouve dans les outils système du menu Démarrer.Quel rythme conseillez-vous pour cette pratique ?Cela dépend du rythme auquel je reçois de nouvelles données ou modifie mon contenu. Si j’emmagasine ou modifie 200 à 300 Go de données par semaine, une défragmentation hebdomadaire me fera le plus grand bien. Dans les périodes plus calmes, une défragmentation mensuelle est amplement suffisante. Soyez vigilant tout de même : il faut qu’il y ait au moins 15 % d’espace libre pour réaliser la défragmentation dans de bonnes conditions. Cet espace est utilisé comme zone de transit pour les fichiers déplacés. En deçà de ce seuil, la défragmentation peut se faire mais risque d’être interminable et incomplète. Pensez d’abord à supprimer tous les fichiers inutiles (notamment les fichiers temporaires du navigateur Internet) avant de lancer l’opération, ça sera toujours autant de temps de gagné.Et sur vous, Miss clé USB, ça marche ?Absolument pas ! Pour moi et pour mes cousins et cousines utilisant de la mémoire Flash, tels que les disques SSD et les cartes mémoire, la fragmentation des données n’a aucun effet sur nos performances. Nous sommes dépourvus de partie mécanique, sans plateaux tournants ni têtes de lecture. Du coup, le temps d’accès à nos contenus est extrêmement court, jusqu’à cent fois inférieur à certains de nos ancêtres mécaniques.

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Roger Bouchez