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Polyspace chasse les bugs et les millions

Portrait d’une start-up qui s’est développée dans le calme et la sérénité. Polyspace correspond aux canons du capital-risque : un besoin, un marché, un produit… et une équipe expérimentée.

Quand Alain Deutsch et Daniel Pilaud ont créé Polyspace Technologies en janvier 1999, leur projet pouvait prêter à sourire. Au beau milieu d’une déferlante de juteux modèles d’affaires visant tous Internet, les deux fondateurs de cette start-up grenobloise sont convaincus qu’il y a une place à prendre sur le marché de la sécurisation des systèmes enfouis, encore appelés logiciels embarqués.Le logiciel embarqué devient omniprésent dans la vie courante. Dans l’aéronautique, l’automobile, l’énergie, la défense ou les télécommunications, mais aussi dans les biens ménagers. Un exemple : pour bien freiner, un système ABS doit calculer en temps réel un certain nombre de paramètres comme la vitesse, l’adhérence de la chaussée ou la pression du pied sur la pédale, et ainsi de suite.Présents partout, les petits programmes embarqués fonctionnent en temps réel et accomplissent souvent une fonction critique. Ils nous assistent dans la vie courante sans jamais rien demander à leur utilisateur, et, si possible, sans jamais ” planter “. Il faut donc les déboguer de telle sorte que le risque d’erreur fatale soit nul. Il y a deux façons de procéder.La première est de vérifier la ” grammaire ” du code et de vérifier qu’aucune ligne ne contient d’erreur d’écriture. Reste à contrôler que le programme est valide quels que soient les paramètres qui peuvent lui être soumis. Pour ce faire, une vérification théorique est possible mais elle sollicite des ingénieurs pendant beaucoup de temps.

Un marché global estimé à 900 millions de dollars par IDC

Il y a aussi une autre méthode qui se fonde sur une vérification inductive où le comportement du programme est vérifié pour toutes les valeurs possibles. Cette vérification systématique et automatique, c’est la voie choisie par Polyspace Technologies. Son principal avantage pour le client est qu’elle permet de gagner beaucoup de temps dans la mise au point des systèmes embarqués.L’apparente étroitesse du domaine d’expertise d’Alain Deutsch et de Daniel Pilaud n’a pas que des inconvénients. Avant de lever des fonds auprès de l’Anvar et de I-Source (le fonds de capital-risque issu de l’Inria), en 1999, ils avaient déjà dans leur escarcelle un logiciel breveté et utilisé pour Ariane V.Quasi seuls sur leur segment de marché, estimé dans sa globalité à 900 millions de dollars par IDC, la stratégie de Polyspace est de se développer le plus vite possible à l’international.Première étape, Boston, où Polyspace ouvre une filiale commerciale en novembre 2000. Puis, en septembre 2001, c’est à Londres qu’une filiale est lancée. Prochainement, ce sera l’Allemagne. Ces quatre pays, avec la France, représentent pratiquement 50 % du marché mondial.Au mois de juin 2000, la Spef est entrée au second tour de table d’un montant de 2 millions d’euros. Cet argent est destiné au développement commercial.Polyspace a réalisé un chiffre d’affaires de 600 000 euros en 2000. En juin 2001, le CA avait passé la barre du million d’euros, et la tendance se maintenait sur le trimestre en cours. Avec une équipe de 25 personnes dont 10 à la R & D, la start-up flirte avec l’équilibre et na pas de souci de trésorerie.Polyspace prépare une nouvelle levée de fonds pour le premier trimestre 2002.

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David Prud'homme