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Playlouder inclut du P2P dans son forfait ADSL

Fin septembre, la société proposera aux internautes anglais l’échange légal des fichiers musicaux, via leur forfait ADSL. Une seule major a signé pour le moment.

C’est un fournisseur d’accès d’un nouveau genre. Puisqu’en plus d’Internet il fournira la possibilité de s’échanger des morceaux de musique entre abonnés, en toute légalité.Pour le moment,
Playlouder MSP, qui se présente comme le ‘ premier et unique FAI musical au monde ‘, n’est qu’un projet. Son lancement commercial est
programmé pour la fin du mois de septembre. Le fournisseur vise 40 000 abonnés en un an.L’idée est simple : en souscrivant un forfait haut-débit de 1 Mbit/s pour 26,99 livres mensuelles, soit environ 40 euros, le client acquiert par la même occasion le droit de télécharger à volonté et d’échanger des
fichiers musicaux avec d’autres abonnés au service, et ce, sans supplément. Les morceaux seront encodés avec une ‘ haute qualité ‘, et garantis sans virus ou spywares. Les fichiers téléchargés seront
accompagnés de DRM (Digital Right Management), pour en garantir l’utilisation et l’échange dans le seul système Playlouder. Pour le moment, la société ne donne pas plus de détails sur le dispositif.PlayLouder a convaincu des labels indépendants, comme Warp, Ninja Tune, ou V2, au travers de l’AIM (Association of Independant Music) de mettre à disposition leur catalogue. Une seule grande maison de disques les a
rejoints à ce jour : Sony BMG (Bruce Springsteen, David Bowie, Jamiroquai…). En échange d’une part prélevée sur l’abonnement à Internet, ils autorisent le partage de leurs titres entre abonnés. Les échanges des fichiers provenant
d’autres maisons de disques, comme EMI ou Universal, ne seront pas possibles. Playlouder bloquera en effet tout ce qui n’entre pas dans ‘ le jardin clotûré ‘, selon sa propre appellation.

Un pas en direction de la licence légale

Cette initiative est une avancée en direction du principe dit de ‘ licence légale ‘ (ou globale, selon les appellations), où le partage d’?”uvres sur les réseaux P2P non commerciaux serait autorisé
en contrepartie d’un prélèvement sur le prix d’accès à Internet. En France, les sociétés qui défendent les droits des artistes et interprètes, la Spedidam et l’Adami, sont
très favorables à l’instauration de ce système, qui est ‘ le meilleur pour prendre en compte les droits d’auteur, dans un contexte où les pratiques du
téléchargement continuent de se développer ‘
, estime Lionel Thoumyre, responsable Nouvelles techniques à la Spedidam.Pour lui, l’inititiative de Playlouder est intéressante mais trop timorée, puisque n’incluant pas tous les FAI britanniques. La Spedidam et l’Adami peaufinent leurs propositions en espérant les voir intégrer
le projet de loi relatif aux droits d’auteur et aux droits voisins, déposé fin 2003, déjà examiné en commission des lois de l’Assemblée Nationale, mais qui n’a pas encore été adopté.
Les FAI sont peu favorables à l’idée de licence globale, et les maisons de disques y sont totalement opposées, ces dernières estimant qu’elle aboutirait à une légitimation du piratage des ?”uvres.

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Guillaume Deleurence