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Plastique du son électro

Breakbeat, phasing, ambient, sampling, cut, delay, mix, rave, scratch, trip-hop : si pas un de ces mots ne réveille vos neurones, vous êtes définitivement ringard(e)… ou…

Breakbeat, phasing, ambient, sampling, cut, delay, mix, rave, scratch, trip-hop : si pas un de ces mots ne réveille vos neurones, vous êtes définitivement ringard(e)… ou salutairement à l’abri de la musique électronique ! Petit cours de rattrapage sur www.sonic-process.org (cliquer sur Lexique), le site dédié à la manifestation éponyme accueillie par le Centre Georges-Pompidou, à Paris.Trois mois pour écouter le grésillement des amplificateurs, le vrombissement des sound systems ou les sons saturés des unités FX. Collectionneurs de sons plutôt que vrais musiciens, revendiquant des circuits de diffusion parallèles ?” ils créent leurs propres labels, se produisent dans les raves?” adeptes du mixage ?” de samples, de machines, mais aussi de médias ?” les artistes choisis pour Sonic Process ont également l’ambition de révéler la valeur plastique de la musique, son rapport aux arts visuels.Huit installations (leur détail et la biographie des auteurs sur www.sonic-process.org, rubrique Espaces) sont ainsi présentées, dans un espace transformé en studio son, chacune interrogeant le potentiel architectural du son. Le spectateur circule entre les écrans et lecteurs DVD de New skin, ?”uvre du Californien Doug Aitken, qui veut souligner notre dépendance physique au son : la lumière décroît lentement au fil de multiples séquences, laissant alors la musique, seule, structurer l’espace.Il réfléchit ensuite, avec Renée Green et son installation Wavelinks, à la spécificité de la circulation du son ou au pouvoir de certains bruits ?” effrayants, amoureux, abstraits, etc. Plus loin, Mathieu Briand, de l’association Cercle rouge (www.cerclerouge.org), offre au public cinq platines, une console de mixage et une machine à graver. Chaque visiteur peut repartir avec sa propre composition/compilation. À écouter aussi, le Data square/MPTree de Marti Guixé, une consultation interactive de quelque 80 titres musicaux, d’une trentaine de programmes vidéos et d’une centaine de sites. Côté concerts, on ne manquera pas David Shea (www.dshea.net), qui opère l’une des meilleures synthèses des courants de la musique électronique. S’inspirant du cinéma, de la mythologie ou de la littérature, cet Américain basé à Bruxelles agrémente son installation A Soundfilm in 8 acts (pièce pour échantillonneur composée de huit films courts sonores) de performances live, les 18 octobre, 5 et 29 novembre. “La musique est toujours visuelle, narrative”, affirme David Shea dans une interview à écouter sur www.sonic-process.org, cliquer sur Interviews.Et les bidouilleurs ne cessent d’inventer des agencements inédits : on peut en découvrir quelques-uns à l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) dans le cadre du Week-end Nouveaux instruments de sa manifestation Résonances, les 18 et 19 octobre. Et écouter, dès 14h30, un mixage d’instruments traditionnels et d’électronique ?” programme sur http://resonances.ircam.fr. Nourries d’informatique et de technologie numérique, une nouvelle esthétique des sons s’invente, plus plastique. Et la musique rentre au musée…“Sonic Process “, Centre Georges-Pompidou, Paris, jusqu’au 6 janvier 2003, 01 44 78 12 57 et www.centrepompidou.fr

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Sophie Janvier-Godat