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Pierre Remy (Rothschild Capital) : ” Des cours favorables aux investisseurs “

La banque d’affaires Rothschild lance un premier fonds de capital-risque dédié aux nouvelles technologies. Explications avec Pierre Remy, associé gérant.

Le fonds R Capital Technologies est désormais opérationnel. Avec ce bras armé de 100 millions d’euros (656 millions de francs), la banque Rothschild structure son activité de capital-risque. Elle engage pour l’occasion une équipe spécifique, composée de Jean-Michel Béghin, Jérôme Pujol et Pierre Rémy. Ce dernier justifie sa prise de risque en cette période de cycle baissier.Le Nouvel Hebdo : Est-ce vraiment le bon moment pour lever des fonds destinés aux nouvelles technologies ? Pierre Remy : On ne peut pas dire que l’actualité internationale, depuis les événements du 11 septembre, n’ait aucune incidence sur nos différents investissements. Cette période d’incertitude pèse sur les grandes entreprises qui réduisent plusieurs postes budgétaires, comme leurs acquisitions en technologies de l’information. Nous incitons les entreprises sur lesquelles nous misons à adapter leur modèle d’affaires, à être plus prudentes dans leurs dépenses. Mais, d’un autre coté, nous opérons sur le long terme, nous n’aurons de retour sur investissement que dans quatre à cinq ans. Le contexte économique a très largement le temps d’évoluer et les cours et valorisations relevés aujourd’hui sont particulièrement favorables aux investisseurs. C’est en intervenant de façon contracyclique que l’on obtient les meilleures performances. C’est vrai que les sorties par le marché boursier semblent pour le moment compromises. Mais elles sont de toute façon beaucoup plus difficiles à gérer que les cessions industrielles. Quelle sera donc la ligne directrice de vos investissements ? R Capital Technologies, comme son nom l’indique, va financer des entreprises à forte dominante technologique dans le secteur des NTIC. Nous nous intéressons plus particulièrement aux technologies permettant d’augmenter les débits des réseaux, à l’interconnexion et à la convergence des réseaux informatiques et de télécommunication, ainsi qu’aux concepteurs de solutions dans le domaine de la sécurité des réseaux, de gestion du stockage de données, de chaîne logistique… Notre fonds a une vocation paneuropéenne, mais nous ne nous interdisons pas de procéder à quelques opérations hors du Vieux Continent. Plusieurs investissements sont d’ores et déjà à l’?”uvre sur le marché français. Vous délaissez les tours d’amorçage au profit d’investissements dans des sociétés plus matures. Pourquoi ? Il est vrai que nous nous sommes centrés sur les deuxième et troisième tours. Nous avons choisi d’intervenir à un stade où la société possède déjà de bons fondamentaux : un portefeuille client, un développement technologique. Nous nous engageons dès lors à financer son expansion internationale, en lui faisant bénéficier de notre compétence. Contrairement à une tendance récente, vous ne semblez pas gourmand en entreprises de biotechnologie. Vous ne croyez pas en ce secteur ?Non, il existe des dossiers de bonne teneur dans les biotechnologies. Mais quand tout le monde veut faire la même chose, il devient dès lors difficile de procéder à de bonnes opérations. Dans l’Hexagone, il n’existe qu’une trentaine d’opportunités d’investissements par an dans ce secteur. Les capital-risqueurs vont devoir payer très cher leur ticket d’entrée. Pour ce qui nous concerne, nous préférons nous positionner sur le secteur des technologies de linformation, où il y a beaucoup de deal flow.

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Propos recueillis par Hélène Puel