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Philippe Charbon (Guerbet) : ” L’industrie pharmaceutique impose une démarche qualité structurante “

La refonte de son système d’information permet au laboratoire pharmaceutique Guerbet d’assurer la traçabilité parfaite de ses produits, en conformité avec le Code de la santé publique.

Comment êtes-vous organisés ?La direction des systèmes d’information compte vingt-deux personnes en France, réparties en deux grands départements : “support et exploitation” et “études et organisation des systèmes d’information “. Une culture de la transparence permet de créer des échanges entre ces deux populations d’informaticiens. Dans les couloirs sont affichés le référentiel central, la charte de service ou la liste des projets en cours. Chacun connaît ainsi les problèmes et les contraintes de ses homologues. Si les filiales ont leurs ressources propres, les décisions sont centralisées au niveau groupe. La DSI doit assurer la pérennité des services et leur sécurité.Quelles sont les contraintes de l’activité pharmaceutique ?L’industrie pharmaceutique fait partie des professions réglementées, régies par le Code de la santé publique. Ces contraintes légales ont une forte incidence sur le système d’information, qui doit assurer une traçabilité parfaite de notre production. La solution fabriquée dans nos usines est injectée dans le corps du patient. Toute modification de composition doit donc entraîner un retrait du marché immédiat. Notre informatique suit une démarche d’assurance qualité, et elle est régulièrement évaluée par des auditeurs de la norme ISO. Si l’écriture et la description détaillées des procédures peuvent paraître fastidieuses, elles, en revanche, ont le mérite de structurer les équipes informatiques. Tout collaborateur de la DSI doit, en effet, développer cette sensibilité éthique et cette rigueur. Afin d’éviter les intrusions, notre système est fermé, à l’exception des accès web et messagerie. Pas de “webisation” à outrance : nous échangeons avec nos partenaires par liens EDI (norme Edipharm), à la fois fiables et peu coûteux.Quelle est la colonne vertébrale du système d’information ?Le pivot de notre système d’information, c’est l’information, et non le système. Le schéma directeur de 1999 a conduit à une refonte de notre système et à un changement de progiciel de gestion. Revenus du “tout-PGI”, nous avons choisi de privilégier l’information en construisant un référentiel unique, baptisé Guerbet Repository. Cette base de données centralisée regroupe et consolide nos données statiques et partagées ?” fichiers articles/clients/fournisseurs, ressources humaines, physiques et intellectuelles. Une plate-forme d’intégration d’applications ?” NetEAI ?” garantit les échanges entre applications et filiales en s’appuyant sur le système de messagerie Lotus Notes.Comment la direction a-t-elle été associée à ce choix ?La réussite de la refonte de notre système d’information tient dans l’implication très forte de la présidence. Le choix d’un référentiel associé à un serveur d’applications pouvait paraître “hérétique” à l’époque. Pour assurer sa légitimité, nous l’avons soumis à la direction générale parmi trois scénarios possibles, dont un déploiement total du PGI. Aujourd’hui, un comité consultatif, baptisé DMC (Data Management Committee), associant le président du directoire, le DSI, les représentants des différentes directions opérationnelles et le responsable du service qualité, se réunit tous les mois. Il valide la modélisation et la structuration des données.

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Xavier Biseul