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Petit détour au restaurant USB

Si le ‘ plug and play ‘ des périphériques USB est désormais bien connu, il n’en va pas de même pour les hôtes USB. Cette machinerie devient de plus en plus visible au fur et à mesure que
l’USB sort du monde PC.

Pour le client, les choses sont simples, et démarrent au moment où il se connecte ­ pardon, où il pousse la porte : dès l’accueil, on l’interroge brièvement : ‘ salle ou
terrasse ? ‘
, ‘ fumeur ou non-fumeur ? ‘. Ses préférences constituent le Device Descriptor, dont le but est d’installer le client et de le confier au chef de rang.Ce dernier vient ensuite prendre la commande. Quelques généralités pour commencer (c’est le Configuration Descriptor ) : ‘ carte ou menu ? ‘, ‘ entrée +
plat ou plat + dessert ? ‘
, ‘ service rapide ou standard ? ‘. Puis on détaille progressivement (Interface Descriptor et EndPoint Descriptors) :
‘ quelle entrée ? ‘, ‘ quel plat ? ‘, ‘ quelle cuisson pour la viande ? ‘,
‘ quelle sauce ? ‘.Ce dialogue initial est standardisé ­ c’est le chapitre 9 de l’USB ­ et permet d’accueillir tout client, indépendamment de ses spécificités et de ses choix : la différenciation ne se fera qu’au moment du service.Une fois la commande saisie, le service du client s’effectue de manière ‘ plug and play ‘ : ce dernier n’a pas à intervenir, les plats commandés arrivent au moment voulu, dans
l’ordre attendu. Le plat suivant arriverait-il trop tôt, pas de problème, il suffit d’un mot au serveur (‘ NAK ‘) pour lui demander de le représenter plus tard.

La cuisine, domaine du Host

Dans la salle de restaurant, certains convives dînent seuls (EndPoint unique), d’autres sont en groupe (plusieurs EndPoints) ; certains demandent un service rapide (Full
Speed)
voire express (High Speed), d’autres prennent tout leur temps (Low Speed). A noter que cette diversité n’a pas d’effet négatif sur le service, tout au plus peut-on noter un certain
ralentissement lors des coups de feu, ces moments d’affluence où les commandes des clients s’accumulent et saturent la bande passante.Si la salle de restaurant est le domaine des Devices, la cuisine est celui du Host, et les choses y sont bien différentes : les serveurs entrent et sortent dans le plus grand désordre
apparent, certains déposent les commandes des clients (I/O Requests), d’autres emportent des plats (OUT transaction) ou rapportent de la vaisselle (IN transaction).Au milieu de cette agitation, le Chef (Host Controller) doit surveiller les préparations, orchestrer et planifier les envois, s’assurer que le client pressé aura son steak saignant au bon moment, que le sorbet
pomme-cassis de la 12 sera décongelé à temps, et remettre au chaud la choucroute que le client de la 7, n’ayant pas encore terminé ses ?”ufs mimosa, vient de ‘ NAKer ‘. Pas vraiment du plug
and play !
Mais le Chef a en permanence sous les yeux la liste des préparations en cours, et leur destination. C’est la ‘ Transaction Descriptor List ‘ utilisée par les Host
Controllers
pour planifier les transferts à venir.Les premiers restaurants USB ont été installés dans des Public Centers ­ souvent appelés PC. De tels endroits sont dotés d’une logistique imposante, d’énormes ressources de stockage et d’un nombreux
personnel, l’objectif étant de pouvoir accueillir tout client qui se présente et de lui servir les spécialités de son choix, sans restriction.Comme on le sait, le succès n’a pas tardé, et avec lui un engouement général pour le concept, débordant progressivement le cadre des Public Centers pour se répandre dans d’autres environnements, zones
industrielles ou quartiers résidentiels, qu’on regroupe souvent sous l’appellation ‘ Embedded ‘.La création d’un restaurant USB en milieu Embedded ne va pas sans poser quelques problèmes, pour la raison que le service universel a un coût qu’une clientèle restreinte ou particulière ne permet pas d’amortir. La
solution passe alors par la spécialisation et la limitation des fonctions : réduction de la carte et allègement du personnel. A la limite, certains restaurants Embedded ne supportent ainsi que la
‘ classe Pizza ‘ et ne possèdent que 5 tables.On pourrait penser qu’une telle évolution est en contradiction avec l’universalité proclamée de l’USB. Ce n’est pas exact : ce sont bien les mêmes clients qui peuvent se retrouver à la table d’un restaurant USB-PC et à celle d’un
USB-Embedded, et les procédures d’accueil y sont identiques. C’est le travail en cuisine qui diffère, autrement dit le Host.A ce sujet, nous terminerons par un conseil à ceux qui envisagent d’ouvrir un restaurant USB-Embedded : ne sous-estimez pas la cuisine, n’hésitez pas à faire appel à des fabricants et des consultants pour
l’installer et l’aménager. Vos clients vous en seront reconnaissants…* Cypress Semiconductor

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Philippe Larcher*