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PayPal et PlayPass installent le paiement sans contact aux Trans Musicales de Rennes

Pour la première fois, les Trans Musicales de Rennes mettent en place le paiement sans contact. Le festival s’est associé pour l’occasion à PayPal et PlayPass qui ont conçu la solution de bracelets NFC. Nous sommes allés tester le système sur place.

Faire disparaître l’argent en espèces d’un festival, c’est la mission que se sont donnée cette année les Trans Musicales de Rennes, l’un des plus anciens festivals de musique en France. Pour cela, l’organisation s’est attaché les services de deux sociétés : PayPal — plus de 7 millions d’utilisateurs annuels en France — et PlayPass, connue quant à elle plutôt par les professionnels de la musique.

La première fournit sa solution de paiement qui se retrouve embarquée dans les bracelets conçus par la seconde. « Cette solution technique est bien plus simple à mettre en oeuvre que le paiement par smartphone. Celui-ci demande à être constamment relié au réseau 4G et peut également se décharger. Un bracelet avec une puce NFC ne nécessite aucune batterie et permet d’effectuer les transactions hors ligne, sans besoin de connexion à un réseau », nous explique David de Wever, PDG de PlayPass. Une caractéristique cruciale pour un festival, éphémère par nature et ne bénéficiant pas toujours d’infrastructures réseau pérennes. Grâce à ce système, un million de transactions ont par exemple été effectuées lors de la première édition du Lollapallooza de Berlin en septembre dernier.

Une expérience fluide malgré quelques contraintes

Armé de son bracelet, qui sera le seul moyen de payer dans les bars du festival pendant toute la durée des Trans, le festivalier n’a en effet qu’à le charger avec la somme désirée, via son compte PayPal en amont de l’évènement ou en arrivant sur les lieux grâce à sa carte bancaire ou des espèces. « Nous avions déjà travaillé avec PlayPass lors de la dernière édition du Low Festival en Espagne pour tester le système. Comme PayPal, les Trans Musicales ont une image d’innovation et de lanceur de tendances que nous partageons. C’est pour nous une expérience pilote puisque c’est la première fois que nous mettons en place le procédé en France », justifie Sophie Bertrand, responsable des partenariats de PayPal.

Dans les faits, l’expérience est plutôt fluide. Le festivalier doit tout d’abord associer son compte PayPal avec le numéro de son billet depuis le site des Trans Musicales. Il crédite ensuite la somme qu’il désire disposer sur son bracelet pour la durée de l’évènement. C’est certainement l’étape la moins naturelle pour le spectateur qui doit prendre un nouveau réflexe avant de se rendre aux concerts. Car sur place, tout se passe très facilement : le client se rend au bar, une fois servi, il n’a qu’à passer son bracelet sur la borne qui affiche la somme due. Le geste effectué, le solde apparait pour l’informer de l’argent qu’il lui reste. En fin de festival, le reliquat est automatiquement reversé sur son compte PayPal, l’argent n’est donc pas perdu.

Améliorer la gestion des bars grâce aux données récoltées

Pour permettre ce nouvel usage, les Trans Musicales ont investi entre 50 000 et 60 000 euros cette année — les bracelets coûte par exemple entre 60 centimes et un euro pièce selon la quantité et le niveau de personnalisation. « La somme est importante mais PayPal y a également participé », confie Yvan Le Bras, responsable des relations publique du festival ; sans que l’on puisse savoir à quelle hauteur. L’organisation espère également faire des économies, notamment sur le transport de fonds, qui est aussi l’un des points de sécurité les plus délicats d’un tel évènement. De plus, si la volonté n’est pas revendiquée par le festival, on constate généralement qu’avec ce système dématérialisé, les dépenses par festivalier peuvent augmenter de 20 à 30 %. Une source de recettes non négligeable dans une économie culturelle souvent précaire.

Ce système pose cependant la question des données personnelles récoltées par PlayPass pendant l’évènement. « A la fin du festival, nous fournissons à l’organisateur des données anonymisées, lui permettant de savoir par exemple quelles sont les boissons les plus consommées, à quel rythme, quel bar et quelle heure », détaille David de Wever. Et Yvan Le Bras de conclure : « Cela nous permettra d’organiser peut-être la disposition des bars différemment l’année prochaine. Savoir ce qu’a consommé telle personne, si c’est un homme, une femme ou son âge, on s’en moque ! ».

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Jean-Sébastien Zanchi