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Pascal Castagné (Amec Spie)

‘ Le retour sur investissement est ardu, les opérateurs cherchant à réduire les coûts. ‘

Pascal Castagné a été ingénieur d’études et chef de projet chez Thomson CSF, puis à la Secre. Il a rejoint Amec Spie en 1994 pour développer l’activité réseaux et télécoms dans le Grand Ouest.


Il insiste sur sa communauté d’intérêt avec les collectivités territoriales sur le marché des entreprises, notamment les PME dans les zones mal desservies.01 Réseaux : Quelle est votre légitimité sur le marché des télécoms ?


Pascal Castagné : Elle est double. Amec Spie (ex-Spie Trindel) est un leader du génie électrique, des services électriques. À ce titre, il participe à la construction des réseaux d’opérateurs. La branche Amec Spie
Communications (ex-Spie Communications), elle, est dédiée aux communications d’entreprises. Elle fournit des solutions globales de voix et données et intègre les services des opérateurs. Axée sur la convergence des systèmes, elle cible non plus le
responsable de la téléphonie, mais le DSI, qui réclame des outils communs autour du poste de travail. Et sur le marché des collectivités locales ?


Ce sont nos clients historiques en téléphonie, et à présent de bons clients IP. Nous voulons répondre à la fois à leurs besoins propres de communication et à leurs volontés politiques. Les collectivités locales veulent promouvoir le
développement économique de leurs territoires, elles ont souvent des idées bien arrêtées, mais pas toujours les réponses à leurs interrogations : que peut-on amener aux entreprises, dans les zones mal desservies ? Nous sommes à leurs
côtés, mais seulement en ce qui concerne le marché des entreprises, le grand public n’étant pas notre cible.


Nous avons une communauté d’intérêt avec les collectivités. Les PME isolées sont nos clientes pour l’électricité et les télécoms. Il ne faut pas qu’elles disparaissent.Autant de raisons, pour vous, de prendre des délégations de service public ?


Non. Nous avons déjà cherché un modèle de DSP en fibre noire ou en réseau géré. Mais sans le trouver. C’est très délicat. Les investissements sont lourds, et les opérateurs clients cherchent tous à baisser leurs coûts. Impossible d’obtenir
d’eux des engagements à long terme. Le retour sur investissement est donc très difficile. Ce n’est pas comme pour les ponts à péage, que jamais ne concurrencent d’autres ponts à péage.


Pour réussir une DSP, il faut savoir réutiliser les réseaux existants des sociétés d’autoroutes, de RTE (réseau de transport d’électricité), de France Télécom, etc. Il faut savoir faire des calculs optimisés, ce qui nous échappe, puisque
nous ne gérons pas nous-mêmes d’infrastructures. Si LDCollectivités y parvient, tout en respectant l’exigence de neutralité, c’est grâce à l’expérience d’opérateur du groupe Neuf telecom. Nous garderons donc une position de réalisateur.Et qu’en est?”il de votre communauté d’intérêt avec les collectivités locales ?


Nous intervenons en fin de chaîne, comme revendeur-intégrateur de services à haut débit de Neuf telecom, Completel et Eutelsat, distribués par les DSP.


Nous venons ainsi de renforcer nos forces de vente dans l’Oise, dont la délégation de service public est aujourd’hui la plus avancée. Celles-ci démarchent les PME pour les aider à passer du 64 kbit/s RNIS au 2 Mbit/s, ce qui
n’est jamais neutre pour leur système d’information. Il faut modifier la messagerie, changer des routeurs, installer la téléphonie sur IP, opérée ou non, adopter des applications de productivité individuelle et de gestion de la présence,
etc.

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Jean-Claude Streicher