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Outre-Atlantique, la culture du risque résiste toujours à la crise

Aux Etats-Unis, les DSI subissent les déconvenues de l’e-business. Mais les budgets dont ils disposent sont toujours importants.

En pleine déprime, touchée par le ralentissement de l’économie mondiale, l’industrie informatique perd de son aura. Et avec elle le consumérisme du directeur informatique qui a acheté tout ce qui se faisait en matière de B to B, GRC, location d’applications et autre P to P. De quoi revaloriser la prudence du DSI européen, mais pas d’effacer la culture du risque, toujours vivace outre-Atlantique.La notion d’exemple américain reste en effet bien présente. “Récemment, l’une de mes présentations a été critiquée par des directeurs informatiques européens parce qu’elle citait justement trop de responsables européens”, raconte Mark Cecere, analyste au Giga Group. A contrario, personne n’est actuellement capable de citer un exemple de CIO (Chief Information Officer) américain regardant ce qu’il se passe en Europe. La précipitation constatée aux Etats-Unis se révèle, en effet, riche en enseignements. “L’expérience des erreurs commises lors de l’implantation de PGI a été bénéfique pour les chantiers européens”, explique Louis Boyle, vice-président du Meta Group.

Les CIO américains ont confiance en leur intuition

Les principaux défenseurs des pratiques américaines se trouvent surtout chez les fournisseurs. “Globalement, il y a un exemple américain, affirme Antoine Rostand, président d’EDS France. Les mécanismes de décision y sont plus rapides. Un CIO sait que, en suivant son intuition, les gains potentiels sont bien supérieurs à ce qu’il risque s’il perd.” Un discours logique selon le Giga Group : “Aux Etats-Unis, les consultants et les sociétés de services travaillent davantage par projets que sur des relations à long terme, ce qui permet de pousser bien plus souvent à l’adoption des derniers produits”, explique Marc Cecere.Difficultés de l’e-business, quasi-récession de l’économie américaine, le glas de la prise de risque aurait bien pu sonner. Pourtant, elle semble faire partie intégrante des m?”urs informatiques aux Etats-Unis. Les entreprises locales y disposent, en effet, d’un levier indestructible : la taille du marché. De quoi permettre aux directeurs informatiques américains de disposer de budgets bien supérieurs, donc d’opportunités pour prendre des risques. Marc Cecere voit toutefois un avantage au morcellement européen : “Les directions informatiques américaines ont l’avantage de l’échelle mais, en Europe, elles sont plus habituées à gérer plusieurs cultures, langues, monnaies… A long terme, rien ne vaut cette maîtrise de la complexité.” Vrai pour les entreprises continentales, mais pas nationales qui ne disposeront jamais des latitudes de leurs homologues américaines.* à New York

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Ludovic Nachury*