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Ordinateur portable à l’école : peut mieux faire

Les collégiens landais ont été équipés par le Conseil général. Après trois années de pratique, si les élèves ont adopté l’outil, il reste encore aux enseignants à adapter leur pédagogie.

L’opération a trois ans. L’occasion idéale pour observer sa croissance. Le 7 mai dernier, à Moliets (Landes), un colloque a fait le point sur
‘ Un collégien, un ordinateur portable ‘, une expérience organisée par le Conseil général des Landes, pour en tirer un bilan encourageant, mais encore
mitigé.Dès 2001, l’organisme a doté tous les collégiens de troisième, et leurs professeurs, d’un ordinateur portable. Depuis, beaucoup d’enseignants se servent de l’informatique pour la préparation des cours ou pour le
travail à la maison.En classe, son usage (manuels électroniques, expérimentation assistée par ordinateur, etc.) varie nettement selon la matière enseignée. Il est élevé en cours de sciences (technologie, maths, physique, sciences et vie de la terre),
notamment parce qu’il existe déjà de nombreux logiciels adaptés.Autres bénéficiaires, plus inattendus eux, la musique et les arts plastiques, où les scanners distribués avec les ordinateurs sont dorénavant monnaie courante en classe. En revanche, il reste du chemin à faire pour les autres matières.
‘ Il faut renforcer la formation disciplinaire, c’est-à-dire apprendre aux professeurs comment ils peuvent utiliser l’informatique pour leur discipline ‘, pointe Pierre-Louis Ghavam, chef du service
Technologies de l’information et de la communication au Conseil général des Landes. Les enseignants en langues étrangères devraient ainsi bénéficier d’un coup de pouce supplémentaire.Du point de vue matériel, sur 4 600 machines, seuls 38 vols ont été à déplorer. Le principal problème vient plutôt de la casse intentionnelle ou non, et non couverte par la garantie (chute, eau…). En 2002-2003, il
y a eu 14 % de pannes et 27 % de casse avec immobilisation du portable. Un taux bien plus élevé que prévu.

L’expérience landaise reste une exception

Quant aux résultats, ‘ il sera difficile de mesurer l’impact de l’opération sur le BEPC car cela reste un examen traditionnel. Mais les élèves développent leur capacité à travailler en équipe, à chercher
l’information, à la recycler ‘
, affirme François Jarraud, professeur dhistoire-géographie, rédacteur en chef du
Café pédagogique, site de référence sur les innovations pédagogiques et partenaire du colloque. Avec les ordinateurs, ils apprennent à aiguiser leur esprit critique
vis-à-vis de ce qui est publié sur le Net. ‘ Ce sont autant de compétences nouvelles et indispensables pour la société actuelle, et c’était bien le but recherché ‘, se réjouit Pierre-Louis Ghavam.Malgré ses défauts de jeunesse, l’opération reste une exception en France. Le pays reste en queue de peloton en terme d’usage des ordinateurs dans les écoles : à peine 9,3 % des élèves au secondaire en utilisent
un en classe plusieurs fois par semaine, contre 52 % en Bulgarie, ou 44 % au Danemark. Alors que, selon un rapport de la Commission européenne publié cette semaine sur les technologies de l’information à l’école en Europe, la
France est dans le peloton de tête en terme d’équipement en informatique des établissements scolaires.

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Karine Dobrzynski