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« Opération DisrupTor » : vaste coup de filet contre les dealers du dark web

Une action internationale a permis d’arrêter 179 trafiquants et de saisir 500 kg de drogues. Beaucoup d’enquêtes s’appuient sur le réseau postal, principale infrastructure d’acheminement de ces cybercaïds.

Les forces de l’ordre viennent de porter un nouveau coup contre le Darkweb et ses marchands de biens illicites. Au terme d’une action coordonnée baptisée « DisrupTor », les polices d’une dizaine de pays ont pu arrêter 179 vendeurs et saisir 6,5 millions de dollars en cash et en cryptomonnaies. Ils ont également mis la main sur environ 500 kg de drogues diverses : fentanyl, oxycodone, hydrocodone, méthamphétamine, héroïne, cocaïne, ecstasy, MDMA, etc. Plus de 60 armes à feu ont également été saisies.

Les arrestations ont eu lieu aux États-Unis (121), en Allemagne (42), aux Pays-Bas (8), au Royaume-Uni (4), en Autriche (3) et en Suède (1). « L’âge d’or du marché du dark web est révolu. De telles opérations mettent en évidence la capacité des forces de l’ordre à lutter contre le chiffrement et l’anonymat des marchés de l’ombre. La police ne se contente plus seulement de démanteler ces magasins illégaux — elle poursuit également les criminels qui achètent et vendent des produits illégaux sur ces sites », se félicite Europol dans un communiqué.

Trahis par le bureau de poste

On pourrait penser que toutes ces arrestations s’appuient sur des technologies secrètes, capables de contourner l’anonymat du réseau Tor. Et dans certains cas, c’est peut-être vrai. Mais souvent, les acheteurs et les vendeurs butent sur la principale faille de leur business : le réseau postal. La marchande Teresa McGrath, par exemple, s’est fait remarquer dans un bureau de poste californien en train de déposer une soixantaine de paquets destinés à différentes villes des États-Unis. L’un de ces paquets a été ouvert. Il contenait un puzzle de 1000 pièces… et de la méthamphétamine. Teresa McGrath faisait partie d’un groupe de cinq trafiquants connu sous le nom de « StealthGod » qui a réalisé plus de 18 000 ventes sur le Darkweb.

Un autre exemple est celui des trafiquants Noah Bloom et Shane Davis, qui avaient visiblement pour habitude de recevoir de grandes quantités de drogue par la poste. Trois paquets ont ainsi été envoyés à un faux nom (« James Knight ») et une fausse adresse près de San Diego. L’un de ces paquets contenait 1,2 kg de MDMA, ce qui n’est pas passé inaperçu. Les deux se sont fait pincer lorsqu’ils ont essayé de récupérer les colis sous l’identité de James Knight auprès du bureau de poste qui les gardait.

Tous ces détails proviennent de documents judiciaires mis en ligne par le ministère de la Justice américaine. Ils montrent que les enquêtes dites postales sont désormais devenues un axe majeur dans la lutte contre la vente de drogue sur le Darkweb.

Sources : Europol, Justice.gov

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Gilbert KALLENBORN