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Objectif perfection

Dans le domaine de la photo numérique, l’innovation a marqué ces dix dernières années. Les cinq prochaines feront la part belle à l’amélioration automatique des images et à leur diffusion sur Internet.

Le futur de la photo numérique, nous l’avons déjà évoqué dans l’Ordinateur individuel… C’était en 2002 et, à l’époque, certaines des perspectives évoquées par les fabricants et les laboratoires de R&D nous avaient paru presque utopiques. Huit ans après, un constat s’impose, la réalité a dépassé les rêves des principaux acteurs du marché. Le laboratoire de R&D de Thomson planchait sur la reconnaissance et le tag automatiques des monuments photographiés ? L’application Goggles pour téléphones Android, lancée en décembre dernier, va chercher des points de concordance entre notre photo et celles stockées dans la formidable base de données de Google. En quelques secondes, vous accédez aux pages Web décrivant un bâtiment, une peinture, une sculpture, voire un paysage remarquable. Et bien entendu, un tag, ajouté à la photo, indique dans Google Earth le lieu exact de la prise de vue.Imaginez la tête de votre interlocuteur si, en 2002, vous lui aviez indiqué que de telles applications seraient possibles huit ans plus tard ? Il vous aurait pris, au mieux pour un doux rêveur, au pire pour un dangereux excentrique. Aujourd’hui, lorsqu’il s’agit d’évoquer le futur de la photographie, le conditionnel n’est plus de mise. La question n’est plus de savoir comment mais quand telle ou telle application sera disponible.

Identifier un passant inconnu

Goggles ne sait pas encore reconnaître les êtres vivants ou les plantes. Mais nul doute qu’il en sera capable d’ici à cinq ans. De même, cet outil vous suggérera le meilleur déplacement d’une pièce d’échecs, si vous photographiez l’échiquier. Ou vous donnera des informations personnelles sur un inconnu photographié en pleine rue. Surtout si celui-ci a pour habitude de s’exposer sans retenue sur les réseaux sociaux.Les photophones, par définition, sont connectés à Internet. Demain, tous les appareils photo le seront, que ce soit en intégrant un module Wi-Fi ou 3G, ou encore le Bluetooth pour communiquer avec votre téléphone mobile. Les photos et autres vidéos pourront être transférées en temps réel vers un espace de stockage en ligne ou partagées via les réseaux sociaux, garantissant du même coup leur sauvegarde en cas de vol ou de perte de l’appareil. Avant d’être envoyées, les images ou séquences vidéo seront découpées en tronçons de petite taille, pour s’adapter à la bande passante disponible. Nikon, Canon et Kodak ont présenté à la photokina 2010 de Cologne des appareils capables de transférer les fichiers images et vidéo vers Internet d’une simple pression sur un bouton. Mais il faut encore que l’appareil soit connecté en USB à l’ordinateur.La taille des fichiers va exploser dans les années à venir. Pour preuve, Canon a présenté cet été un capteur expérimental de 120 Mpix, générant des fichiers de 360 Mo, et capable d’enregistrer jusqu’à 9 photos par seconde dans la définition record de 13 280 x 9 184 points. Seul bémol, le monstre mesure 20 cm de côté, ce qui ne permet pas de le caser dans un appareil photo grand public. Mais ce type de capteur offre des possibilités que nous retrouverons bientôt sur les principaux modèles. Par exemple utiliser une partie des pixels de l’image cadrée, et en extraire des séquences vidéo en 1 920 x 1 080 points à 60 images/s. Les possibilités de recadrage vont, elles aussi, augmenter. Plutôt que de chercher à réaliser la meilleure composition possible à la prise de vue, il suffira de photographier l’ensemble d’une scène, pour ne retenir que la ou les parties les plus intéressantes. Plus besoin de zoomer !Ne croyez pas pour autant que les fabricants vont stopper la course à la plus grande amplitude focale. Le record actuel est détenu par Olympus avec le SP 800 UZ dont l’optique 30x s’étend de 28 à 840 mm. Une prouesse rendue possible par l’amélioration des logiciels de traitement d’image, et l’augmentation de la puissance des processeurs intégrés. En effet, sans traitement numérique, les images produites par ces “ ultrazooms ” seraient tout simplement inexploitables.

Une puissance d’ordinateur…

Les processeurs d’image ne se contentent pas de corriger les défauts des optiques. Ils s’attellent à des tâches de plus en plus nombreuses. Le moindre compact numérique offre aujourd’hui des raffinements impensables voilà seulement huit ans : reconnaissance de visage, détection de sourire ou des yeux, stabilisation mécanique, filtres artistiques, panorama automatique…Mais le meilleur est à venir. Avec l’accroissement de la puissance de calcul, les appareils photo numériques vont bientôt intégrer des outils de correction automatique jusqu’alors réservés aux meilleurs logiciels de retouche. Par exemple, pour extraire un portrait détouré à partir d’une photo de groupe, ou supprimer un élément parasite, le logiciel intégré recréant le décor après analyse du reste de l’image. Autre avantage du gain de puissance des processeurs, l’accroissement de la vitesse et de la durée du mode rafale offre des perspectives nouvelles. Photographiez un groupe de plusieurs dizaines de personnes, lors d’une cérémonie de mariage par exemple. Après avoir détecté tous les visages, l’appareil prend plusieurs dizaines de photos en une seconde et compose une image finale où tous les sujets ont les yeux ouverts et arborent leur plus beau sourire. Bien sûr, vous pourrez admirer la photo en 3D ? sur ce point, rien de nouveau. Ce qui change, c’est la vitesse d’exécution et la capacité du capteur à détecter toujours plus de sujets. Durant tout ce temps, l’appareil n’a cessé de filmer la scène en haute définition. Évidemment.

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Philippe Fontaine