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NTIC : l’heure de la mutation organisationnelle

La journée organisée la semaine dernière par 01 informatique et le Nouvel Hebdo sur le thème des technologies de l’information et de l’emploi a mis en lumière les nouvelles problématiques des entreprises à l’heure d’internet.

Premier constat : l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication n’est plus seulement technique. Les NTIC modifient aussi l’organisation des entreprises. Pour Cathy Kopp, présidente d’IBM France, internet est l’un des principaux vecteurs de ce changement : “Accessible 24 heures sur 24 et 7 jours 7, il ouvre une fenêtre technologique sur les sociétés qui, même lorsque leurs employés ne sont pas présents, doivent continuer à fonctionner. Cela pose des contraintes de temps, de vitesse et de qualité de l’information, différentes de ce qui existait jusqu’à présent “. Tout s’enchaîne ; d’isolée, l’entreprise devient étendue. Les interlocuteurs – clients, fournisseurs et collaborateurs – sont de moins en moins regroupés géographiquement. Internet permet ainsi aux grands comptes de se décentraliser et d’étendre leur fonctionnement en mode projet à un nombre de plus en plus grand d’activités, à l’image des start up.

L’émergence des start up de deuxième génération

t c’est là le second constat : le dénigrement dont font l’objet les start up est à la hauteur de l’engouement qu’elles avaient suscité. “Il y a eu un mythe autour des start up, explique Thomas Lot, président de Chateauonline. Mais nous savions que c’était un mythe. Depuis quatre mois, le tableau est devenu noir. Et là aussi tout le monde sait que ce n’est pas vrai “. Un nouveau clivage semble s’instaurer. D’une part, les nouvelles jeunes pousses tentent d’asseoir leur différence en se qualifiant, par exemple, de ” deuxième génération “.D’autre part les grandes entreprises souhaitent toujours s’approprier cette image : “Nous avons l’esprit start up “, soutient Jacques Tordjman, président de GFI. “Il existe dans les grandes entreprises des start up vers lesquelles les jeunes diplômés peuvent se tourner “, renchérit, pour sa part, Cathy Kopp. Signe d’un changement profond qui n’est pas simplement lié à un phénomène passager, cette nécessité de métissage est également perceptible dans les métiers même de l’informatique.

A nouveaux enjeux, nouveaux métiers

eux nouveaux profils émergent : les diffuseurs d’information – intervenant sur le fond – et les créatifs – travaillant sur la forme. IBM Global Services fait le grand écart en recrutant à la fois des web designers et des journalistes pour la rédaction de sites. “Notre défi consiste à attirer les développeurs qui feront les produits de demain. Nous n’avons pas d’autre issue “, confirme Jean-Claude Larue, président Europe d’Infogrames. Et pour attirer les créatifs, l’éditeur de jeux ne lésine ne pas sur les moyens :“Notre plus grande force d’attraction, réside dans la reconnaissance de leur talent par une diffusion mondiale de leur création, poursuit-il. Développé en France, Alone in the Dark a été distribué dans cinquante-sept pays. Les créatifs ne vivent pas dans des règles standards, ajoute-t-il. Il faut accepter qu’ils travaillent à minuit ou qu’ils prennent des chemins de traverse que l’on sait improductifs.”Directeur de recherche au CNRS, Elie Cohen estime que “les créations d’emploi se feront dans les services “, et plus particulièrement dans ceux de l’information. L’économiste reprend une belle expression pour réunir cette nouvelle génération de professionnels du contenu. Il les appelle “les manipulateurs de symboles.”

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Xavier Biseul, Corinne Montculier, Jean Marie Portal et Michel Derczansky