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“NRJ doit se développer largement dans la diffusion numérique”

Le groupe NRJ est entré dans une phase de réduction des coûts. Il consacrera cette année 1,52 million d’euros à sa diversification internet, hors acquisitions.

Vous avez annoncé que vos performances seront moins bonnes que celles espérées par les analystes, notamment en raison de la baisse du marché publicitaire. Où sont vos relais de croissance ? La publicité génère aujourd’hui les deux tiers du chiffre d’affaires et nos recettes enregistreront une décroissance sensible cette année. Sur le mois de juin 2001, la baisse devrait être de l’ordre de 10 %. Ceci étant, notre premier relais de croissance reste la radio en France, mais également à l’étranger. Sur le territoire national, alors que le seuil de concentration est fixé à 150 millions d’auditeurs potentiels, le groupe NRJ en est à 136 millions pour une audience réelle de 14 millions d’auditeurs. Cela nous laisse donc une marge de man?”uvre de 14 millions d’auditeurs potentiels. Nous pouvons répondre favorablement à tous les appels à candidature du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour l’attribution d’une nouvelle fréquence. En outre, je n’exclus pas que le CSA révise un jour ce seuil de concentration en s’appuyant sur l’évolution démographique ou sur l’audience réelle des groupes radiophoniques. Nous cherchons à nous étendre à l’étranger, malgré les difficultés que nous rencontrons en Allemagne. Concrètement, en février-mars 2001, nous avons pu constituer en Finlande un deuxième réseau national en dehors de la France (quinze fréquences pour 60 % de la population finlandaise). Restent les activités annexes qui sont aujourd’hui marginales dans le chiffre d’affaires total. Ces activités comptent trois domaines : la radio-diffusion à travers Tower Cast, la télévision numé- rique terrestre (TVNT) et internet.Qu’envisagez-vous pour le diffuseur Tower Cast ? Prendre des parts de marché suffisamment significatives sur ses marchés pour dépasser le demi-milliard de francs (environ 76 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2004-2005. Ces marchés sont la diffusion numérique et analogique de radio, la diffusion pour la télévision numérique terrestre, la boucle locale radio, le PMR, c’est-à-dire les systèmes de radio privée pour la police ou les livreurs de pizzas, et enfin la téléphonie mobile. Nous visons aussi une introduction en Bourse dès que les conditions de marché seront propices. On ne veut pas brader cette filiale. Elle a été valorisée dans le passé entre 300 et 600 millions d’euros. Concernant la boucle locale radio et la téléphonie mobile, nous serons un opérateur d’opérateurs. Nous disposons de 437 points hauts. Tower Cast devient réellement compétitif face Télédiffusion de France. Avec quelque 305 ou 306 antennes, nous arrivions déjà à couvrir 85 % de la population française. Vous voulez aller sur le marché de la télévision numérique hertzienne. Êtes-vous prêts à vous lancer sur ce nouveau métier ? Ce serait un retour pour nous, car nous avons déjà eu une expérience dans le domaine à travers TV6, qui a précédé M6 et dont la concession nous a été retirée. Quant à NRJ TV, nous avons jeté l’éponge à la suite des blocages de TPS qui demandait l’exclusivité sur les droits dérivés, l’exploitation de la régie publicitaire et 50 % du capital de la société. Cet historique pour vous montrer que nous avons acquis une expertise au niveau de la programmation, sans compter que pour la diffusion, nous pourrons nous appuyer sur notre filiale Tower Cast. Nous visons un développement, non sur une chaîne, mais sur tout un multiplexe, mêlant programmes locaux et nationaux, un peu sur le modèle de nos réseaux radiophoniques. Quel est le volume d’investissement sur internet ? L’an dernier il frôlait 7,62 millions d’euros. Cette année nous réduisons sensiblement la voilure : il approchera 1,5 million d’euros. Ce qui n’exclut pas des opérations exceptionnelles. Nous sommes attentifs aux sites en forte adéquation avec notre réseau. L’humour nous intéresse pour Rires et Chansons, les sites féminins pour Chérie FM, ou les modes de vie des années 1960-1970. Nous cessons les investissements dans les sites de santé comme nous l’avons fait par le passé.Plus précisément, quelles sont les conséquences de ce recentrage ? Pour le moment, nous avons conservé tous nos actifs. Mais nous pourrions en céder. Ce sera le cas de France MP3, qui pourrait être vendu à Vitaminic si la proposition est intéressante. Cette start-up s’attachait au téléchargement de fichiers alors que nous souhaitons diffuser en streaming directement sur les sites de nos radios. La stratégie que nous mettons en place se focalise, en effet, exclusivement sur le développement des sites de nos radios et/ou connexes aux thématiques des réseaux. À la fin avril, nous avons dépassé les 2,258 millions de visites mensuelles et 24,828 millions de pages vues avec publicité, cela sur l’ensemble des quatre sites de radios du groupe NRJ. Pourriez-vous être un canal de distribution pour les majors du disque ? La diffusion musicale sur notre réseau de sites est un axe prioritaire dans le développement de notre activité online. Compte tenu de notre force de frappe promotionnelle, il est évident que nous sommes incontournables pour les maisons de disques. Et notre force c’est l’audience.À partir de quel niveau de recette internet deviendrait-il une activité à part entière du groupe ? Cela pourrait se produire dès lors que structurellement cette activité dépasserait les 15 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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Thierry Del Jésus et Amaury Mestre de Laroque