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Netscape Navigator sort doucement la tête de l’eau

La base installée de Netscape semble prête à pardonner ses erreurs, tandis que le marché de son concurrent stagne en dessous de 90 %.

Le procès Microsoft a montré quelles méthodes l’éditeur avait utilisées pour détrôner Navigator de sa position dominante et l’empêcher de la reconquérir. Sans pour autant l’assassiner. Donné pour moribond il y a peu, Netscape Navigator continue de résister. Et les développeurs ne peuvent le reléguer aux oubliettes. En début d’année, selon Web Side Story, un éditeur d’outils de mesure du trafic des sites web, la part de marché d’Internet Explorer s’élevait, il est vrai, à 87 %, Netscape Navigator détenant les 13 % restants. Les autres concurrents, comme Opera, ne totalisent, dans le meilleur des cas, que 0,5 % de part de marché.

L’inévitable développement de deux plates-formes

Neuf mois plus tard, la situation n’a guère évolué. Internet Explorer ne prend plus de terrain à son adversaire. Pas question, donc, de dédaigner Navigator lors de la construction d’un site web. “Il n’y a peut-être que dans quelques pays non anglophones d’Amérique latine ou d’Asie qu’on peut le négliger, explique Geoff Johnston, vice-président de Statmarket, une filiale de Web Side Story. En Uruguay, où sa part de marché est de 2 %, il est possible d’économiser les 30 à 40 % de travail supplémentaire dus au développement pour deux plates-formes.” Un surcroît d’effort inévitable en France, où Navigator reste utilisé par 11,5 % des internautes et aux Etats-Unis où Netscape détient 17 % du marché. Si AOL, qui a racheté l’éditeur, décidait d’abandonner le navigateur de Microsoft, cette part de marché pourrait même passer à 30 %.

Les fidèles de Netscape résistent aux sirènes de Microsoft

Pourtant, Netscape n’a rien fait pour retenir sa base installée. La version 6 de son navigateur s’est ainsi révélée être un désastre, qu’ont évité nombre de ses utilisateurs. Navigator doit sa résistance à la fidélité de ces derniers. D’un côté, on compte les habitués du web, présents sur internet depuis de nombreuses années, et incapables d’accepter l’idée d’utiliser un navigateur Microsoft. De l’autre, figurent les entreprises. Une société ayant standardisé son informatique autour du produit de Netscape n’a, en effet, pas nécessairement intérêt à adopter aujourd’hui celui de Microsoft. Ce qui explique les curieuses fluctuations de la part de marché de Navigator. Ses 13 % de part de marché mondial sont atteints en semaine. Mais le week-end, les entreprises fermées, ce pourcentage redescend à 11 %.

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Ludovic Nachury