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NES-OS, le système d’exploitation pour la Nintendo NES inutile… mais génial

Lancée il y a bientôt quatre décennies, la console de Nintendo profite en cette fin d’année 2022 de son premier OS. Parfaitement inutile puisque les limites techniques de la console empêchent aussi bien la création de fichiers que tout type de connexion externe, NES-OS reste une superbe démonstration technique.

Si on vous pose un jour la question « quel est le système d’exploitation le plus inutile jamais lancé », répondez sans ambages « NES-OS ». Comme son nom l’indique, NES-OS est un système d’exploitation (OS pour operating system) développé par Inkbox Software dédié à la NES, la toute première console de Nintendo. Lancée en 1983, la NES est un dinosaure – voire un trilobite – dans l’arbre phylogénétique des consoles de salon. Et sa fiche technique le prouve : NES-OS doit composer avec le processeur Ricoh cadencé à 1,79 MHz (voire 1,66 MHz pour les versions PAL), une puce graphique à 5,37 MHz, deux petits kilo-octets de RAM vidéo et 256 octets pour l’affichage des sprites. Point de 4K (8 Mpix), la sortie écran de la NES se fait en 256 × 240 (ça fait 0,061 Mpix à titre de comparaison).

L'interface de NES-OS est, disons le franchement, dépouillée à l'extrême !
L’interface de NES-OS est, disons le franchement, dépouillée à l’extrême !

Utilisable sur émulateur ou sur une cartouche vierge dans une vraie console, NES-OS est un petit poucet de seulement 48 Ko qui doit composer avec les 2 ko de mémoire et la limite graphique de la console. Ce qui limite grandement le potentiel de l’OS : si on dispose bien d’un pointeur pilotable par la manette, seuls les paramètres du système et un éditeur de texte sont disponibles. Et cet éditeur de texte est limité à 832 octets (une page de texte)… sans possibilité de sauvegarde.

Si vous n'avez pas le clavier des années 80, une interface graphique permet de sélectionner les caractères à taper.
Si vous n’avez pas le clavier HVC-007 des années 80, une interface graphique permet de sélectionner les caractères à taper.

Le système en lui-même est lent (oui, même la frappe si vous avez le clavier HVC-007), mais s’avère être une vraie prouesse. D’une part, la console a presque quatre décennies et n’a jamais été prévue pour ce type d’usage. D’autre part, l’équipe qui a développé NES-OS a réussi ce tour de force sans aucune modification de la console – ni document ou logiciel de développement officiel, cela va sans dire.

Oui, il y a une option pour avoir un pointeur Kirby. La question est de savoir pourquoi pas Yoshi ?
Oui, il y a une option pour avoir un pointeur Kirby. La question est de savoir pourquoi pas Yoshi ?

S’il s’agit d’un exploit pour la beauté du geste qui ne servira à rien. Ce genre de projet met en lumière le travail d’optimisation des vieilles plates-formes techniques, et leur potentiel caché quand on prend le temps de les pousser à fond. Les procédés de gravure ont beau s’améliorer, certains équipementiers comme ASML s’interrogent sur la possibilité d’aller plus loin que le nanomètre en matière de miniaturisation. En cas de « mur technologique », peaufiner l’existant jusqu’à en tirer la quintessence pourrait être, d’ici à quelques décennies, le seul moyen de repousser les limites de puissance dont nous aurons besoin. Et NES-OS rentrera alors peut-être au panthéon des créations inspiratrices des développeurs de demain !

Si vous voulez télécharger NES-OS et le tester sur un émulateur (ou sur votre NES si vous avez le matériel !), vous pouvez aller le télécharger sur le site d’Inkbox Software.

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Source : ArsTechnica


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