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Mycroft, l’assistant open source qui pourrait un jour concurrencer Amazon Echo

La startup Mycroft compte proposer un assistant numérique à commande vocale tirant parti d’un logiciel open source et d’un matériel open hardware.

Echo, Siri, Cortana, Google Home, les assistants personnels numériques pullulent mais présentent l’inconvénient d’être propriétaires. Fondée en 2015, la startup Mycroft compte changer la donne en proposant le premier assistant open source à commande vocale, la “première intelligence artificielle open source”. Open source, voire libre (GPL v.3), pour le logiciel, donc évidemment, mais également open hardware, pour donner un corps à cette IA, afin que les bidouilleurs du monde entier puissent s’y pencher.

Mi-2015, Mycroft était passée par une campagne de financement participatif sur Kickstarter pour finaliser la conception et lancer la production d’une première génération de Mark 1, leur plate-forme de référence. A l’intérieur, notamment, un Raspberry Pi 2. A l’extérieur, un design fruit du croisement d’un bon vieux radio-réveil et de la tête du robot Wall-E de Pixar.
Pour donner un aspect convivial et sympathique à leur appareil, les ingénieurs de Mycroft ont eu recours à des LED, qui forment des yeux et une bouche animée.

C’est donc ce « prototype avancé » que les contributeurs ayant versé 129 dollars en 2015 vont enfin recevoir sous peu. En revanche, ceux qui découvrent le projet peuvent désormais précommander une version un peu plus évoluée et un peu plus chère sur Backerit.

Pour environ 180 dollars, l’acheteur reçoit un exemplaire qui intègre maintenant un ordinateur Raspberry Pi 3, un haut-parleur, un afficheur LED, des interfaces Wi-Fi 802.11n et Ethernet 10/100, ainsi que quatre ports USB.

Un outil pour démocratiser les assistants vocaux

Un tableau comparatif publié par Mycroft montre les avantages de son système par rapport aux assistants propriétaires. Néanmoins, l’objectif de la jeune société n’est pas de concurrencer Google ou Amazon, mais plutôt de démocratiser les assistants vocaux et domestiques. De mettre dans les mains du plus grand nombre et surtout des enfants, étudiants et chercheurs un outil capable de s’adapter.
Ce  “radio réveil 2.0” n’est en fait qu’un moyen de porter Mycroft, l’assistant vocal éponyme. Ce programme sera disponible gratuitement et pourra ainsi être embarqué sur des ordinateurs classiques ou des produits beaucoup plus originaux qui gagneraient à être commandables vocalement et à répondre de la sorte.

Des résultats et performances en devenir

Pour l’heure, après un “Hey, Mycroft”, l’utilisateur pourra accéder à environ 90 “skills” (fonctions), dont seulement 16 ont été développés par la start-up. Les autres sont à attribuer à des développeurs tiers. Il est ainsi possible de demander à Mycroft de créer un rappel, de lancer la lecture d’un morceau, de poster un message sur Facebook ou encore de contrôler l’éclairage de votre domicile. Il est également possible de poser des questions à cet assistant qui ira alors chercher ses réponses sur le Web, sur des sources comme Wikipedia ou encore Wolfram Alpha.

Le résultat n’est pas encore totalement probant, mais les choses devraient aller en s’améliorant. D’autant que Mycroft peut utiliser différentes technologies pour transformer la parole en écrit – ce qui est essentiel au bon fonctionnement du service. Ainsi, l’assistant peut utiliser aussi bien les solutions d’IBM que de Google, et la start-up est par ailleurs en train de développer sa propre version open source, baptisée OpenSTT.
Quoi qu’il en soit, certaines de ces capacités sont préinstallées, d’autres demanderont à ce que l’utilisateur fassent l’effort de les installer.

Deux points qui prouvent – et d’ailleurs la société Mycroft ne s’en cache pas le moins du monde – que ce produit est encore en cours de développement. Pour autant, une version plus grand public devrait arriver en début d’année prochaine, dans un premier temps en anglais, mais des déclinaisons en espagnol, allemand et français devraient suivre.

Un “début”, donc. Mais les responsables de Mycroft le voit déjà quitter un jour nos maisons pour monter dans nos voitures. Jaguar Land Rover a ainsi réalisé un investissement dans la société et espère l’intégrer dans ses véhicules d’ici quelques années. Décidément, la route de l’innovation est sans fin…

Source :
Revue technologique du MIT

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François Bedin, avec Pierre Fontaine