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Moulinex externalise la paye de salariés licenciés

Lâchée par le fournisseur du progiciel de paie de l’entreprise, l’équipe qui a procédé à la liquidation de Moulinex a pu mettre en place la paye de ses salariés grâce au mode hébergé (ASP).

C’est une véritable opération commando qu’a menée Alain Jeanmaire, ex-DSI de Moulinex, pour gérer, en urgence, une situation proche de l’absurde : au moment même où le fabriquant se disloquait, il lui fallait trouver une solution immédiate pour pouvoir continuer à verser les salaires à ses employés licenciés… Dans un contexte dramatique, le responsable informatique décide d’externaliser la paye auprès de e-Paye, fournisseur ?”uvrant jusque-là auprès de petites entreprises.Suite à la liquidation judiciaire, prononcée le 20 novembre 2001, 3 160 salariés de Moulinex sont licenciés et environ 1 400 d’entre eux ?” faisant l’objet de mesures de conversion ?” devaient continuer à recevoir leur rémunération normalement pour une durée d’environ dix-huit mois. Or, le fournisseur du progiciel de paie qu’utilisait l’entreprise auparavant refusait de poursuivre la relation contractuelle avec Moulinex, de peur de ne pas être rémunéré. Soldes de tout compte, mensualisations des congés de conversion, rémunération de l’équipe liquidative (constituée de salariés eux-mêmes licenciés) ?” dont fait partie Alain Jeanmaire… Jamais la paye n’a été aussi difficile à traiter qu’au lendemain de la liquidation.

Basculer à tout prix pour janvier 2002

“Je n’aurais jamais osé choisir ce fournisseur, ni le mode ASP d’ailleurs !” s’exclame Guy Nabet. L’heureux élu, e-Paye, petite société peu connue dans le secteur, propose en effet d’opérer intégralement la paye pour Moulinex : intégrer bien sûr les mises à jour réglementaire, mais aussi gérer les cinq sites, et les nombreuses situations complexes des “salariés licenciés“. Alain Jeanmaire se souvient : “Nous n’avions que quelques jours de délai. C’est pourquoi je me suis orienté vers une solution ASP.” Il prend donc sa décision en huit jours. Puis s’ensuit une véritable course contre la montre. Objectif : assurer la paye de janvier 2002, coûte que coûte. Les trois partenaires de l’opération ?” Alain Jeanmaire côté informatique, Guy Nabet côté DRH et le fournisseur William Maratray ?” unissent leurs forces et leurs équipes respectives pour procéder au paramétrage du logiciel. “Malgré un mois de janvier de folie ?” nous avons tout eu : les problèmes réseaux, des gens malades ?” la paye sort enfin à la fin du mois, comme prévu”, raconte Guy Nabet.Actuellement il reste encore un millier de personnes rémunérées par le système, dont 500 sortiront ce mois-ci et le reste en fin avril 2003. Cette échéance, connue et parfaitement maîtrisée depuis le départ, constitue un des différenciateurs du fournisseur qui a totalement accepté cette contrainte : perdre son client au bout de dix-huit mois !

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Corinne Zerbib