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Moins de pressions de touche pour accéder au WAP

Le clavier des téléphones mobiles est inadapté à la saisie des URL. Speeq offre aux opérateurs mobiles et aux portails un moyen de simplifier cette tâche.

Les téléphones mobiles d’aujourd’hui n’ont guère été conçus pour composer du texte. Quiconque se sert de son répertoire pour y entrer le nom d’une relation le sait bien : les p, q, r et s se partagent, par exemple, la touche 7. Et de nombreuses pressions de touche sont nécessaires pour écrire un mot. Fastidieuse, l’opération devient rébarbative avec l’arrivée du WAP (Wireless Application Protocol) et la nécessité de composer des adresses web (URL). Des systèmes – parmi lesquels iTAP – existent déjà sur certains téléphones pour faciliter la composition de messages courts (SMS). Mais ils ne sont pas adaptés à un type de saisie ne s’appuyant pas sur un dictionnaire. Et l’existence des signets sur les téléphones n’a pas empêché le développement de systèmes de simplification.

Des sites inscrits dans une base de données

insi, le moteur de recherche Google, dans sa déclinaison WAP, s’est doté d’un système qui allège la frappe au clavier (cf. 01 Informatique n?’1604). En reprenant l’exemple précédent, les quatre lettres qui cohabitent avec la touche 7 sont indifféremment associées à ce chiffre. L’utilisateur appuie une seule fois sur la touche où figure la lettre dont il a besoin, et le moteur se charge de recomposer le mot en se basant sur un dictionnaire. Bilan : une touche pressée par caractère écrit. Ce qui aboutit à une économie de temps.Speeq, jeune société française créée en juin dernier, s’est mis en tête, avec sa solution Motionbridge, de proposer un système analogue aux opérateurs mobiles et aux portails WAP. “Nous sommes complémentaires aux moteurs de recherche. Un moteur de recherche se veut exhaustif. Les gens l’utilisent quand ils ne savent pas où trouver l’information. Nous, nous proposons de faciliter l’accès à un site qu’ils connaissent et qu’ils ont envie de visiter “, explique Emmanuel Marot, directeur général de Speeq.La solution de la jeune pousse ne reconnaît donc pas n’importe quel site, mais seulement ceux qui se sont inscrits – moyennant une rétribution annuelle de 45 euros – dans sa base de données. Un bémol, toutefois : l’utilisateur doit savoir sous quel nom a été inscrit le service (exemple : Delta Airlines n’a enregistré chez Speeq que Deltaairlines, et non Delta). Côté stratégie, Speeq n’a pas vocation à être un portail. Son objectif est plutôt de distribuer gratuitement la solution aux opérateurs et aux portails. A charge ensuite, pour eux, d’inscrire les sites associés à leurs services WAP. “Comme le numéro du mobile peut être reconnu, les opérateurs peuvent restreindre la reconnaissance aux sites de leur portail. Mais ils pourront aussi décider d’ouvrir la reconnaissance à toute notre base de données. Cela irait dans le sens de l’histoire.”

Une déclinaison pour les entreprises

peeq, qui compte le Britannique Bango et le Québécois Rocketfinger parmi ses concurrents, a enregistré jusqu’à présent cent soixante sites. La société espère bientôt signer avec un ” opérateur mobile français ou européen “. Elle s’est fixé trois axes de développement. D’abord, enrichir le produit avec un système de saisie prédictive, comme celle qui figure sur les navigateurs web, ou de reconnaissance vocale. Ensuite, adapter la solution aux assistants personnels, amenés à côtoyer les téléphones mobiles avec l’arrivée d’UMTS (Universal Mobile Telecommunications System). La société travaille, par exemple, à la conception d’un clavier sur écran tactile, où le regroupement des lettres est repensé. Enfin, Speeq réfléchit à des développements pour les entreprises, notamment pour des connexions à des annuaires LDAP.

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Guillaume Deleurence