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(Mise à jour) Les électeurs brestois adoptent le vote électronique

A l’occasion du premier tour des élections régionales, Brest est devenue la première ville à utiliser officiellement le vote électronique, pour un scrutin politique, depuis les années 70. Un succès auprès des électeurs.

Première parution le 02/03/2004

Brest, ville pionnière du vote électronique

A l’occasion des élections cantonales et régionales, la métropole bretonne deviendra la première ville à utiliser officiellement une solution de vote électronique, pour un scrutin politique, depuis les années 70. A Dublin, Rotterdam ou Cologne, le vote électronique est déjà une réalité. En France, la situation semblait bloquée depuis les années 70. A cette époque, l’Etat avait vainement tenté d’imposer à certaines agglomérations l’usage de
machines à voter.En l’absence d’agrément délivré par le ministère de l’Intérieur, les solutions de vote électronique restaient cantonnées au rang d’expérience pilote.En février dernier l’Etat décide de changer son fusil d’épaule et donne son aval à une machine : ‘ la valise à voter ‘,
fabriquée par le néerlandais Nedap. Une aubaine pour la ville de Brest, qui avait déjà réalisé des tests poussés sur ce système, au moment des élections européennes de 1999.‘ A l’époque, nous avions testé ces machines à Bellevue, dans un bureau de vote où étaient inscrites de nombreuses personnes âgées ‘, explique Paula Fourdeux, à la direction de la
communication de la Ville de Brest. ‘ D’autres tests ont également eu lieu un peu partout en France depuis 1995, notamment par des villes comme Strasbourg, Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux ‘, souligne Hervé Palisson,
directeur de France-Election, une SSII qui distribue le système dans l’Hexagone.

Un fonctionnement identique à celui des boîtes noires des avions

Cette année, leur utilisation devient officielle et concerne l’ensemble de la Ville de Brest. Contrairement à d’autres systèmes de vote électronique, la valise à voter n’embarque par d’éléments informatiques. ‘ A
vrai dire, la collecte des informations se fait selon le même principe que celui des “boites noires” des avions
, commente Hervé Palisson. Tout au long du scrutin, c’est l’électeur lui-même qui rentre son vote
de manière sécurisée. Au moment du dépouillement, il ne reste plus qu’à relever les informations contenues dans la valise à voter. ‘
Une opération qui ne prend que quelques secondes et qui permet d’éliminer les risques
d’erreur humaine lors du décompte des bulletins de vote.En pratique, pour chaque électeur qui se présente au bureau de vote, le président ‘ ouvre ‘ la machine. Depuis un isoloir, la personne exprime alors son suffrage en appuyant sur un boîtier
de commande relié au système. Avantage important : la valise à voter peut gérer plusieurs scrutins simultanément.A Brest, à l’occasion des élections cantonales et régionales, cela va ainsi permettre de faire passer le nombre de bureaux de vote de 142 à 80. Depuis le 27 février et jusqu’à la veille du premier tour, les Brestois peuvent découvrir et
essayer les machines à voter dans divers lieux (mairies de quartier, maisons de retraite, galeries marchandes, centres sociaux…).Selon le ministère de l’Intérieur, le vote électronique, qui ne concerne que les localités de plus de 3 500 habitants, intéresserait d’ores et déjà une trentaines de villes. Une liste sera bientôt établie par décret. Et les
élections européennes du mois de juin prochain devraient marquer une étape décisive dans ladoption du vote électronique.

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Philippe Crouzillacq